Autrefois, cette Ford n'était qu'une des nombreuses muscle cars américaines qui avaient l'audace ou l'outrecuidance de se mesurer aux voitures de sport européennes plus élégantes, plus évoluées et plus spécialisées. En 2024, elle fait office de fringant dinosaure au milieu des bêtes de course génétiquement améliorées du Vieux continent.
C'est peut-être ce qui fait l'attrait de la septième génération de ce qui reste la voiture de sport la plus vendue de l'histoire de l'automobile : le fait de savoir que de telles machines sont en voie d'extinction. La nouvelle Mustang n'a pas l'intention de se laisser faire comme ça. Son cœur et son âme ont peut-être 60 ans, mais l'emballage est élégant et les capacités numériques sont à la pointe de la technologie. Ou comment le passé et le présent dansent un tango un peu étrange : on se marche constamment sur les pieds, mais au moins il y a de la passion et de l'abandon.
V8 : spécifications Ford Mustang Convertible
Pour le développement de la nouvelle Mustang, Ford n'est pas parti d'une page blanche, bien sûr, parce que la septième génération s'appuie sur les fondations techniques de la précédente. Les dimensions et les proportions sont restées pratiquement identiques, ce qui pourrait laisser penser qu'il s'agit en réalité d'un simple restylage. Rien n'est moins vrai cependant: peu de pièces ont été reprises telles quelles et le moteur Coyote a reçu sa part d’évolutions.
Le V8 conserve certes sa cylindrée de 5 litres et se passe de toute suralimentation, ce qui a contraint les motoristes à le revoir en profondeur pour le rendre conforme aux normes d'émissions européennes. Cela s'est fait au détriment de la puissance: avec ses 446 ch et 540 Nm, la version européenne est moins puissante que celle homologuée aux États-Unis.
V8 : performances Ford Mustang Convertible
La ligne d'échappement redessinée intégrant des filtres à particules pourrait étouffer un peu la sonorité, mais nous n'avons pas vraiment remarqué de différence: le V8 atmo martèle toujours ses vocalises sourdes comme un vieux rocker, l'échappement actif assurant les lignes de basse. Malgré cette légère dégradation de sa puissance, la muscle car américaine, malgré ses plus de 4,80 m et près de 1,9 tonne, ne met que 5 s pour passer de 0 à 100 km/h. Du moins si vous avez opté pour la boîte automatique à dix rapports, car la transmission manuelle nécessite quatre dixièmes de plus.
Le levier de vitesses est agréable en main et familier, mais demande un peu d'habileté: sa course est plutôt longue et l'embrayage assez lourd. La gestion électronique gère une augmentation du régime au changement de rapport, mais il reste vrai que la boîte auto, pilotable via des palettes au volant, est plus fluide. On peut cependant se demander si un V8 débordant de couple a vraiment besoin de dix rapports.
Intérieur : confort et infodivertissement Ford Mustang Convertible
Même dans la version cabrio. Le confort général favorise en effet les longs trajets, avec une capote efficace et bien tendue qui s’accommode de conditions climatiques variées. Le système audio B&O apporte également sa part à l’agrément général. Notamment en filtrant les bruits environnants, de sorte qu’il n’est nul besoin de monter le volume de l'installation audio trop fort pour couvrir le bruit du vent et des pneus. Il y a même une fonction de «chuchotement» qui atténue le son du V8. Mais la Mustang brille vraiment lorsque vous chevauchez vers l'horizon, les cheveux au vent, de préférence en direction d'un coucher de soleil.
Ce cliché est immuable, mais il reste toujours bon à vivre… La nostalgie est donc toujours présente, mais ne vous attendez pas à une analphabète numérique. Les cadrans analogiques appartiennent au passé, les affichages du tableau de bord et de l’infodivertissement sont regroupés dans un module légèrement incliné vers le conducteur au sommet du tableau de bord. Le système Sync4 est moderne, avec des visuels réussis et un nombre infini d'options de paramétrages présentées dans une structure de menu claire.
Même la finition et le choix des matériaux paraissent assez acceptables, du moins en comparaison avec les générations précédentes. Car non, la Mustang revendique ses origines US, et ne peut donc pas rivaliser sur ce point avec une premium allemande ou une aristocrate britannique. Le coffre du cabrio affiche un volume satisfaisant, mais ses formes torturées le rendent peu pratique. Et la banquette ne dégage guère de place pour les jambes.
Conduite Ford Mustang Convertible
La rigidité de la structure a été améliorée et la géométrie de la suspension revue, des modifications qui profitent directement au comportement dynamique. La Mustang n'est pas devenue un scalpel qui tranche à travers les courbes avec précision, mais elle offre néanmoins beaucoup de plaisir de conduite. Il faut juste s'habituer aux dimensions lorsqu’il s’agit de diriger ce long capot dans les courbes serrées.
La direction est précise, mais manque un peu de retours d'information. Heureusement, la suspension assure une communication adéquate entre l'homme et la machine: l’arrière «téléphone» ainsi ses décrochages progressifs le cas échéant, même lorsque l’ESP fait son boulot. C’est à la fois plaisant et sécurisant. Et l’on peut toujours choisir parmi six modes de conduite, qui contrôlent entre autres le calibrage de la suspension MagneRide (en option) et celui des systèmes d'aide à la conduite. Mais avec autant de couple sur les seules roues arrière, on est heureux de bénéficier des bienfaits du différentiel autobloquant.
Pour ceux qui cherchent une conduite pour le moins démonstrative et spectaculaire, il est possible de jouer avec la fonction Performance Electronic Parking Brake, qui vous aide à initier une dérive. Ou avec la fonction LineLock inspirée des courses de dragsters, qui n'active que les freins avant afin de faire partir les pneus arrière en fumée… Une fonction plutôt superflue qui ravira les adeptes d’Instagram, TikTok et autres… Passons.
Verdict Ford Mustang Convertible
Pour répertorier les sportives propulsion, dotée d'un V8 atmosphérique associé à une boîte manuelle et offrant quatre places, nul besoin de tous vos doigts, une main suffira. Surtout si vous y ajoutez le critère "conduite cheveux au vent" ! La Ford Mustang Convertible de septième génération coche toutes les cases à cet égard !
Cette Mustang apparaît chaque fois plus anachronique dans un univers de plus en plus aseptisé. «I’m a poor lonesome cow boy…»: elle trace sa route en ne reniant jamais ses origines US. C’est pour ça que ça fait que 60 ans qu’on l’aime.
Dans cet article : Ford, Ford Mustang
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