En Belgique, la taxation automobile est à deux vitesses – bientôt trois si la taxe kilométrique intelligente est validée à Bruxelles – selon que l’on réside en Flandre d’une part ou en Wallonie ou à Bruxelles d’autre part. Un constat qui vaut également pour les véhicules hybrides. De quoi expliquer le grand écart de ventes de véhicules hybrides entre le nord du pays et les deux autres régions avec une TMC limitée à 45,56 € pour tous les modèles hybrides chez les Flamands quand Bruxellois et Wallons peuvent parfois payer jusqu’à 4957 €.
La part du lion
il ne faut pas s’étonner que la Flandre s’octroie la part du lion sur ce marché ! Avec 33.100 véhicules hybrides vendus au nord du pays pour un total de 47.171 en Belgique, nos compatriotes néerlandophones représentent 70,2 % du marché pour 15 % à Bruxelles (7094 VH) et 14,8 % à la Wallonie (6977). Une situation qui s’explique très simplement par une politique plus « verte » et éminemment logique et équitable en Flandre : plus tu pollues, plus tu paies. Concrètement, jusqu’au 31 décembre 2020, tout acheteur d’un véhicule hybride émettant moins de 50 g/km de CO2 était exempté de TMC. Si 2021 ne poursuivra pas sur ce régime, la Flandre applique désormais un principe de proportionnalité : moins le véhicule pollue, moins la taxe de mise en circulation est élevée.
Rien de tout cela dans les deux autres Régions où l’on continue à appliquer le principe antédiluvien d’une taxation basée sur la puissance du véhicule (kw ou CV fiscaux, en fonction de la cylindrée, le montant le plus élevé étant systématiquement choisi). Seuls les véhicules électriques sont exemptés de ce principe avec une TMC fixée à 61,5 € (0 € en Flandre). Cependant, notons que les véhicules hybrides – thermique + électrique – sont taxés sur base des caractéristiques du moteur thermique, indépendamment du niveau de pollution normalisé du véhicule ou de la puissance additionnelle du ou des moteurs électriques. Subsiste, bien entendu, le débat du niveau de pollution réel des véhicule hybrides rechargeables, selon qu’ils soient achetés et utilisés de manière pertinente ou non.
Toutefois, les choses pourraient changer en Région bruxelloise avec le projet de taxe kilométrique intelligente. Un projet intrinsèquement plus équitable mais qui, s’il n’était pas adopté – à l’identique ou dans une version très proche – par les deux autres Régions, créerait d’autres inégalités.
Seule certitude aujourd’hui, rouler « vert » ne signifie clairement pas la même chose pour le portefeuille selon l’endroit où l’on vit et à qui l’on paie le droit de rouler. À l’heure où nos édiles politiques veulent imposer des restrictions et des pénalités colossales à qui ne roulera pas en véhicule 0 émission à courte échéance, ne serait-il pas temps que ces chères et chers élus fassent preuve de davantage de cohérence, de cohésion et de conséquence à l’égard des automobilistes qui constituent encore la majeure partie des travailleurs-contribuables de notre pays et ne peuvent – à l’heure actuelle – pas majoritaireent s’orienter vers d’autres solutions de mobilité, ces dernières n’étant pas encore suffisantes et adaptées ?
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!