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Économie / Incitants à l’achat d’un VE : la France donne-t-elle l’exemple à l’Europe ?

Rédigé par Xavier Daffe le 15-12-2023

La France a décidé de durcir le ton à propos des incitants à l’achat d’une voiture électrique. Pour encore pouvoir en bénéficier en 2024, un modèle devra respecter certaines conditions, qui apparaissent logiques.

La France a mis en place un programme ambitieux d’incitants à l’achat d’une voiture électrique pour palier le frein que constitue un prix globalement plus élevé que pour une voiture thermique, à essence ou Diesel. Cette aide à l’achat concerne tous les conducteurs et atteint 5.000 euros, voire 7.000 euros si vous vous trouvez dans une case fiscale de faibles revenus (revenu fiscal de référence de 14.090 euros). Mais ce «bonus écologique» ne peut pas représenter plus de 27% du prix officiel et ce prix ne peut pas dépasser 47.000 €, alors que la masse du véhicule doit rester sous les 2,4 tonnes.

 

France : Ce qui change en 2024

 

Mais à partir de 2024, ces conditions d’octroi vont se sévériser en prenant désormais en compte le bilan carbone de la voiture, celui de sa fabrication (usine d’assemblage alimentée au charbon ?) et celui de son acheminement. Cette nouvelle condition ne le dit pas ouvertement, mais cela vise les électriques produites en Chine. Concrètement, cela exclut de tout incitant hexagonal, par exemple, la Dacia Spring, mais aussi la MG 4 (qui cartonne pourtant actuellement) ou encore les Tesla Model 3 produites en partie à Shanghai, les Smart #1 et #3 (mais pas la ForTwo, toujours construite en France). En d’autres mots, pour pouvoir continuer à bénéficier d’un «bonus écologique» de la part de l’État français, une voiture électrique devra être produite sur le sol européen. C’est en tout cas ce qu’a décidé le gouvernement Macron et ça parait frappé du bon sens.

 

Qu’attend l’Europe ?

 

On sait que les marques occidentales sont particulièrement frappées par l’arrivée massive de voitures électriques chinoises produites à un coût d’autant plus bas que Pékin subventionne ses industries nationales pour encore tirer le prix de vente vers le bas. La Commission Européenne y voit une forme de distorsion de la concurrence et a ouvert une enquête à ce sujet.

 

Mais alors qu’attend cette Commission pour agir ? L’exemple français ne pourrait-il pas  l’inciter à s’en inspirer pour ramener un peu de transparence et d’équilibre dans les échanges commerciaux ? Pourquoi l’Europe doit-elle laisser ses portes commerciales grandes ouvertes à un pays qui n’applique pas de réciprocité ? Nul doute cependant, vu la réactivité extrême de la Chine que dans ce cas, elle n’hésiterait pas à venir installer ses usines de production en Europe.

 

Ce qu’elle a d’ailleurs commencer à faire ou envisage sérieusement de le faire à l’instar de SAIC Motor, BYD, Great Wall ou encore Chery Automobile, toutes en phase de recherche d’un site approprié sur le Vieux-Continent. Mais au moins, ces usines emploieraient-elles de la main d’œuvre locale, payeraient des taxes locales, et contribueraient au PIB européen alors que dans le même temps leurs modèles seraient légèrement moins compétitifs en terme de prix. En attendant que le coût de la technologie électrique dans son ensemble baisse globalement…

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

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