Dans le cadre de sa Renaulution, le Groupe Renault a décidé de scinder ses activités « moteurs thermiques » et « voitures électriques » en deux unités respectivement baptisées « Horse » et « Ampère ». Et Luca de Meo n’a pas caché que Renault était à la recherche de partenaire investisseurs pour la première. Il semblerait que le groupe chinois Geely et le pétrolier d’Arabie Saoudite Aramco aient l’intention de miser sur le cheval thermique français. Que savons-nous ?
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Des fonds venus de l’Orient
Ce sont nos confrères de Reuters qui l’affirment, des sources proches du dossier leur auraient confirmé que les deux investisseurs avec lesquels Renault serait en négociation sont le groupe automobile chinois Geely – déjà propriétaire de Volvo et Polestar, entre autres – et la compagnie pétrolière saoudienne Aramco – sponsor titre et partenaire de la Formule 1, entre autres – qui brigueraient respectivement 40 et 20 % du capital de l’unité « Horse », Renault conservant les 40 % restants. Ces informations ont été corroborées par le quotidien français Le Monde également, généralement très bien informé. Cette session de capital permettrait à Renault de financer sa transition vers l’électrification complète de sa gamme et le développement de l’unité « Ampère ».
De prime abord, si ces rumeurs se confirment, Renault aurait besoin de l’aval de l’État français – actionnaire à hauteur de 12 % du Groupe Renault – pour finaliser l’opération. Un « fleuron » de l’industrie française sous contrôle de fonds chinois et saoudiens, voilà qui serait cocasse. Toutefois, Geely se présente en acteur majeur du marché automobile chinois et se profile comme l’un des groupes les plus actifs en matière d’électrification. Mais le chinois affiche encore un certain retard sur le plan du développement de moteurs thermiques conformes aux normes européennes et/ou américaines et devenir un actionnaire de poids au sein de la division « moteurs thermiques » de Renault lui octroierait une certaine assise en Europe. En outre, Renault et Geely sont déjà partenaires pour les moteurs essence et hybrides en Corée du Sud tandis qu’il existe un partenariat entre Alpine et Lotus, propriété de Geely également, pour le développement de modèles sportifs électriques.
Quant à Aramco, il s’agit tout simplement de l’entreprise la mieux valorisée au monde en matière de capitalisation boursière avec une valeur estimée à 2200 milliards $. Ce partenariat avec Renault permettrait une accélération du développement de carburants synthétiques destinés aux moteurs thermiques. Aucun des protagonistes n’a cependant confirmé ces informations, sans pour autant les infirmer…
Logique industrielle
Pour rappel, la scission en deux unités du groupe Renault verrait chacune compter environ 10.000 employés. Si le pôle « électrique » resterait basé en France, dans le nord du pays avec le complexe Electricity, le pôle « thermique » serait basé à l’étranger avec des sites de production répartis entre l’Amérique latine, l’Espagne, le Portugal, la Roumanie et la Turquie.
UPDATE 2/03/2023
C'est désormais officiel, le pétrolier saoudien Aramco va investir dans la filiale Horse (moteurs thermiques) du groupe Renault. Sans préciser la proportion de l'actionnariat d'Aramco au sein de cette coentreprise entre Renault et Geely, il serait question d'une participation à hauteur de 20 %, Renault et Geely se partageant à parts égales le reste du capital. Pour Renault, cet accord constitue un pas important dans le développement de sa filiale "moteurs thermiques" en raison des travaux avancés d'Aramco dans le domaine du développement de carburants durables. Un travail de recherche effectué, entre autres, en Formule 1 avec l'intention d'y introduire un carburant neutre en carbone dès 2026 avant un déploiement commercial pour les véhicules de série à l'horizon 2030. Luca de Meo, PDG du groupe Renault a d'ailleurs déclaré : "Ce partenariat avec Aramco donnera à notre nouvelle société de groupes motopropulseurs une longueur d'avance dans la course à la technologie des groupes motopropulseurs à combustion interne à très faibles émissions".
Source - Reuters & Automotive News Europe
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