Pour les constructeurs automobiles, garder la mainmise sur les batteries de leurs véhicules électriques représente un enjeu industriel, financier et commercial essentiel. Chez Volkswagen, l’intention est de mettre en location les modèles électriques ID d’occasion afin de pouvoir conserver le contrôle sur le cycle de vie des packs de batteries et pouvoir les recycler ou les réutiliser pour une utilisation sédentaire, comme centre d’alimentation domestique ou pour des chargeurs rapides. Vous avez dit économie circulaire ?
Occasion en location
Herbert DIess, PDG du groupe Volkswagen a déclaré à l’occasion du salon IAA de Munich que la volonté du groupe était « d'obtenir un deuxième bail et même un troisième bail, et de garder la voiture dans nos mains ». Une stratégie qui devrait s’étendre à l’Amérique du Nord également.
Volkswagen estime la durée de vie d’une batterie à environ 1000 cycles de charge et 350.000 km. Des valeurs qui laissent à penser que la cycle de vie de la batterie serait supérieur à celui du véhicule lui-même. Dès lors, le constructeur tient à rester « propriétaire » des batteries afin d’en optimiser l’exploitation commerciale et donc d’en augmenter la rentabilité, cet élément constituant l’un des principaux coûts de production d’un véhicule électrique et donc l’un des plus importants postes réducteurs de marge bénéficiaire. En louant les voitures après leur première vie puis en réutilisant les batteries comme moyen de stockage de l’électricité domestique ou comme élément d’une borne de recharge rapide, le retour sur investissement sera bien plus intéressant et même particulièrement lucratif.
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Valeur résiduelle supérieure
Pour Herbert Diess, les batteries devraient donc conserver une valeur élevée qui contribuera à maintenir la valeur résiduelle des voitures électriques d’occasion au-dessus de celle des modèles thermiques actuels. Un autre facteur qui justifierait de louer ces voitures électriques d’occasion plutôt que de les revendre sur le marché de l’occasion, les locations secondaires se révélant plus abordables.
« Il y a déjà une indication que les valeurs résiduelles des voitures électriques pourraient être plus élevées que celles des voitures [à combustion interne] parce que, même si la voiture est totalement sans valeur, il y a toujours une batterie, qui peut encore avoir 70 ou 80 % de sa capacité de stockage d'énergie originale. » (H. Diess)
Au-delà de la batterie
Surtout en procédant de la sorte, Volkswagen s’assure une meilleure durabilité et une certaine stabilité des coûts d’approvisionnement dans le cadre de la production de nouveaux véhicules. Car, une fois la voiture électrique vendue puis louée et arrivée au terme de son cycle de vie, la batterie pourra être réutilisée pour d’autres applications tandis que le reste du véhicule sera recyclé en matières premières.
Que faut-il en penser ?
Il est évident que les batteries des véhicules électriques représentent un enjeu commercial, financier et industriel essentiel qui représente la pierre angulaire du marché de la mobilité électrique. Vouloir garder le contrôle sur le cycle de vie complet des batteries est donc d’une logique élémentaire. En outre, cela permettrait de maximiser l’exploitation des batteries avant un recyclage pur et simple et donc de minimiser l’impact environnemental de leur production tout en diminuant les coûts de manière sensible.
La question qui se pose tient davantage au modèle économique. Les constructeurs loueront-ils eux-même les véhicules électriques d’occasion ? Que deviendra le marché de l’occasion ? La valeur des voitures de « seconde ou troisième » main ne risque-t-elle pas d’être artificiellement maintenue à un niveau élevé ?
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