La société Desami de Farciennes a mis au point un nouveau type de glissière, le Dispositif pour ouvrage d’art avec limiteur et répartiteur d’efforts (Dolre), à installer le long des ponts sur les routes et autoroutes. Chaque nouvelle glissière de sécurité d’un ouvrage d’art doit désormais respecter certaines normes pour retenir tout véhicule la percutant, notamment un camion. Habituellement, dans les solutions modernes classiques, chaque poteau a une capacité de retenue d’une force de 20 tonnes avant de rompre. Or, ces efforts se dispersent sur la structure même du pont (tablier, piliers, etc.). Ceci explique pourquoi ces glissières « traditionnelles » ne sont pas forcément adaptées aux vieux ponts. Lors du remplacement des glissières anciennes par les nouvelles, il faut donc également adapter et renforcer l’ouvrage d’art en lui-même. C’est là que Dolre apporte une solution.
Fusible mécanique à 4 t
Ce dispositif « made in Belgium » a tout d’abord l’avantage d’être plus esthétique. Ses tubes cachent moins le paysage et s’y intègrent donc mieux. Mais c’est évidemment sur la capacité d’éviter le basculement dans le vide qu’il faut se focaliser. Le système utilise des poteaux tous indépendants des uns des autres. Ils sont conçus pour rompre de manière contrôlée et, paradoxalement, réduire l’effort sur la structure. Chaque poteau est doté d’un fusible mécanique lâchant dès qu’un choc dépasse la contrainte des quatre tonnes. L’énergie va alors se disperser, comme une vague, sur les tubes conçus et dimensionnés pour être très résistants. Cela a l’avantage de réduire les efforts sur le pont en lui-même, tout en étant aussi efficace. De plus, ces poteaux sont plus faciles à installer. Dès lors, les travaux de renouvellement sont plus simples et moins longs qu’avec le système traditionnel.
Breveté et certifié
Le Dolre peut aussi être monté sur de nouveaux ponts, notamment pour ses aspects esthétiques. Cette solution, dont les premières études datent de 2016, a été brevetée par Desami et a reçu l’indispensable certificat CE après crash-test. Cette glissière est donc tout à fait capable de retenir un camion. Les essais ont montré que cette glissière a résisté à l’impact latéral tant d’une berline lancée à 110 km/h que d’un autobus de 13 tonnes à 70 km/h et d’une semi-remorque de 38 tonnes à 65 km/h. En outre, aucun de ces véhicules ne s’est renversé ou n’a basculé dans le vide. Pour les motards, une lisse basse en face avant peut être ajoutée pour leur assurer une protection complémentaire. Il existe aussi des accessoires pour les piétons et les cyclistes.
En France également
Ce concept a très vite séduit. Des commandes sont arrivées rapidement après l’obtention du brevet tant de Wallonie que de France. En effet, parmi d’autres ponts, on peut voir le Dolre en Belgique à Andenne, Daussoulx, Dison, Stavelot ainsi que, dès l’ouverture du contournement en septembre, à Couvin. En France, il est notamment installé à Rungis, Saint-Jean-de-Luz et bientôt Lille et Toulon. Cette innovation a également été rendue possible par le Pôle MecaTech soutenant depuis 2006, avec l’aide de la Région wallonne, des projets en génie mécanique.
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!