Pour convaincre les – nombreux – sceptiques à la voiture électrique, les constructeurs se sont lancés dans une course à l’autonomie. Ici à force de batteries toujours plus volumineuses, là au moyen d’un coefficient aérodynamique le plus bas possible, ailleurs encore en combinant les deux. Aux yeux de Thomas Ingenlath, designer devenu patron de Polestar, cette recherche d’une efficience maximale a du sens certes, mais ne doit pas se faire au détriment de la personnalité des voitures. Des gouttes d’eau sur roues lisses et toutes similaires, très peu pour le patron suédois.
La personnalité avant tout
Dans le cadre d’une conférence organisée par le Financial Times à Londres, le patron de Polestar a posé la question suivante : « Devons-nous tous être le champion de l'efficacité ? Devons-nous tous nous efforcer d'obtenir la plus longue et la meilleure autonomie ? ». Il n’en est pas personnellement convaincu, estimant que pour un certain type de voitures, « on peut en fait renoncer à un ou deux kilomètres d'autonomie afin de donner une identité à la marque ».
Et d’ajouter qu’il serait prêt à renoncer à un certain pourcentage d’efficacité pour « obtenir une certaine qualité dans la personnalité de la voiture » tout en précisant que ce pourcentage devrait rester raisonnable et raisonné. L’essentiel étant que les choix posés ajoutent à la personnalité du véhicule, en ouvrant de nouveaux champs des possibles au designers tout en ayant du sens sur le plan technique.
Des idées nouvelles
Fervent défenseur du Polestar Concept 02, un roadster électrique orienté vers le plaisir de conduire, M. Ingenlath. Le concept a rencontré un tel succès qu’il serait « irresponsable » à ses yeux de ne pas le produire. Mais il met également l’accent sur l’opportunité d’opter pour des idées nouvelles, différentes et intelligentes. À l’instar de l’absence de lunette arrière sur la Polestar 4.
En effet, le crossover électrique suédois fait l’impasse sur la vitre arrière et s’équipe d’une caméra de recul montée sur le toit pour « améliorer la visibilité et la sécurité », sans compter que ce choix permet certainement de réaliser de menues économies au niveau des coûts de production – et de réparation. Le patron de Polestar dément toute astuce de designer pour épater la galerie et a déclaré qu’il s’agit « d’une simple question d'innovation et de technologie. Cela fait combien d'années que nous nous battons avec les deux tendances différentes [visibilité et sécurité] que nous essayons de concilier ? ».
Penser différemment
Avec ce choix de la suppression d’une lunette arrière sur la Polestar 4, le constructeur suédois a pu exploiter la technologie pour optimiser la sécurité. En optant pour une caméra pour la rétrovision « intérieure », Polestar élargit le champ de vision du conducteur tout en améliorant la sécurité et l’habitabilité à l’arrière. Le panneau de carrosserie montant sur le hayon permet de reculer la barre transversale qui trône généralement au sommet de la lunette arrière, libérant de l’espace pour la tête des passagers arrière tout en renforçant la rigidité et la capacité d’absorption des chocs de la section arrière de la voiture, au bénéfice de la sécurité. En outre, ce choix technique et de design réduit également les risques d’éblouissement.
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