Marché / Pénurie de carburant et boost sur l’électrique au Royaume-Uni

Selon le directeur commercial d’Auto Trader, les difficultés d’approvisionnement en essence et Diesel outre-Manche – en raison du Brexit principalement – ont amené à un net regain d’intérêt pour les voitures électriques, neuves ou d’occasion. Toutefois, Ian Plummer rappelle que deux freins majeurs à l’explosion des ventes de véhicules électriques persistent avec les prix trop élevés et les infrastructures de recharge insuffisamment développées.

Pas de chauffeurs, pas de carburant

Le Royaume-Uni fait face à une importante pénurie de carburant en raison d’un manque criant de chauffeurs pour acheminer l’essence et le Diesel jusqu’aux stations-service. En effet, avec le Brexit, les chauffeurs venant des pays de l’Est ont quitté le territoire britannique et se montrent peu enclins à revenir en dépit de l’offre d’un visa provisoire proposée par le gouvernement. Une situation particulièrement problématique qui a provoqué un rush sur les pompes et généré une certaine anxiété chez les automobilistes. Si le gouvernement britannique se réserve la possibilité de faire appel à l’armée pour l’acheminement des carburants, le problème devrait encore durer pour nos voisins insulaires.

Pas de carburant, ruée sur le courant

En réponse à cette « fuel anxiety », le site spécialisé Auto Trader a remarqué un très net regain d’intérêt pour les voitures électriques. Ian Plummer, directeur commercial d’Auto Trader a déclaré que le nombre d’annonces pour ce type de véhicules avait augmenté de 28 % pour les modèles neufs et 61 % pour les voitures électriques d’occasion durant le weekend dernier en comparaison du weekend précédent.

Surtout, il constate une augmentation considérable du nombre de personnes envoyant des demandes de renseignements aux détaillants, avec un envoi toutes les deux minutes. Une statistique qui démontre une volonté plus marquée de franchir le pas de l’achat d’une voiture électrique.

Pénurie et publicité

Certes ce « rush » sur les voitures électriques s’explique en partie par les difficultés d’approvisionnement en carburants fossiles – problème systémique donc qui ne se règlera pas en 2 temps 3 mouvements – mais il résulte également de la communication des constructeurs qui ont considérablement augmenté la publicité pour leurs modèles électriques. Un battage médiatique qui aurait permis de dissiper certains mythes et certaines craintes au sujet de ce type de véhicules.

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Infrastructure et coût

Cependant, Ian Plummer précise qu’il doute que cet intérêt soudain pour les véhicules électriques ne se convertisse en achats massifs à même d’atteindre les objectifs fixés par le gouvernement britannique. Pour cela il faudra apporter des solutions à deux écueils majeurs : « En effet, le coût des voitures électriques est prohibitif pour la majorité des gens, et malgré l'augmentation significative de l'autonomie des nouveaux modèles, capables d'atteindre environ 250 miles (400 km) en une seule charge, les inquiétudes concernant l'insuffisance des infrastructures de recharge demeurent. »

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Et Plummer d’ajouter que le gouvernement se doit de « fournir des incitations plus importantes pour faire face au coût initial, ainsi qu'à investir davantage pour améliorer l'infrastructure nationale afin de soutenir à la fois ceux qui font rarement de longs trajets et ceux qui n'ont pas accès à la recharge à domicile ». Il conclut ensuite en estimant que l’inquiétude quant à la disponibilité de l’essence et du Diesel ne disparaîtra pas avec la réouverture des pompes et que le gouvernement doit absolument saisir la balle au bon pour booster le marché des voitures électriques dès maintenant s’il veut avoir une chance d’atteindre ses objectifs pour 2030.