Marché / Ventes européennes en aout 2021, pas de puces pour rebondir

Le marché européen continue à subir les effets de la pénurie de puces électroniques au niveau mondial et voit les ventes de voitures neuves chuter de 18 % en aout 2021 par rapport à l’année précédente. Un recul qui entame sérieusement les ventes cumulées sur les 8 premiers mois de l’année avec une hausse qui diminue à 13 % contre près du double deux mois auparavant.

Plongeon estival

Si le premier semestre 2021 affichait une embellie de près de 26 % par rapport à 2020, la période estivale a sérieusement entamé l’enthousiasme des vendeurs… et des clients. Selon l’ACEA – association européenne des constructeurs automobiles – les ventes ont chuté de 24 % en juillet et de 18 % en aout 2021. Corollaire de cette baisse, la progression des ventes au cumul des 8 premiers mois de l’année n’est plus que de 13 % en comparaison de 2020 alors qu’elle affichait près du double après les 6 premiers mois de l’année. Constat amer, le total des ventes sur juillet et aout 2021 est le plus bas pour cette période depuis 2013.

Production perturbée

La principale explication de ces mauvaises performances tient à la pénurie de semi-conducteurs qui impose de nombreux arrêts de production et des délais de livraison sans cesse rallongés. Selon les ténors allemands - Volkswagen Group, Daimler et BMW Group – cette situation devrait perdurer encore plusieurs mois et un retour à la « normale » n’est pas prévu avant la deuxième moitié de 2022, dans le meilleur des cas.

La marge avant le nombre

En outre, face à cette problématique de limitation des capacités de production, nombreux sont les constructeurs à faire le choix de la rentabilité maximale en mettant l’accent sur les modèles qui génèrent les marges les plus élevées… et qui généralement nécessitent le plus de puces électroniques à bord ! Un effet pervers de cette pénurie dont les principales victimes restent les clients… qui voient les tarifs augmenter sur un marché automobile déjà devenu très onéreux intrinsèquement.

Toujours est-il que le choix de maximiser le profit plutôt que les volumes de ventes s’avère payant. Selon Arndt Ellinghorst, analyste chez Bernstein, les bénéfices, les marges et les flux de trésorerie du premier semestre ont été les plus élevés de l'histoire du secteur. Cependant, l’autre constat est que ce sont les grandes économies d’Europe qui souffrent le plus avec le plus souvent des baisses de ventes à 2 chiffres. L’Allemagne, l’Espagne et l’Italie étant les plus pays les plus touchés dans le Top 5 européen.

Volkswagen plie mais ne rompt pas

Si l’on considère les grands groupes automobiles européens, le groupe Volkswagen pointe en tête et perd 15,9 % de ventes. Derrière, on constate que BMW Group reste le mieux loti avec une baisse de ses ventes de seulement 17,3 % quand son grand rival Daimler accuse 40,1 % de régression. Entre les deux, Renault recule de 20,6 % (sans Nissan donc) et Stellantis chute de 29,7 %.

Certes positionnés aux quatrième et sixième rangs en termes de parts de marché, les groupes Hyundai-Kia et Toyota sont clairement les plus performants intrinsèquement avec une baisse de 2,1 % pour les Coréens et 1,7 % pour le Japonais.

L’exception norvégienne

Pays européen mais en dehors de l’Union européenne, la Norvège fait office d’exception notable avec un marché en progression de 52,1 % sur le mois d’aout 2021, malgré le focus mis sur les véhicules électriques, pourtant plus chers, mais fortement aidés par les incitants publics.