Marché / Voitures de société, le thermique de plus en plus cher

En Belgique, la voiture de société – ou voiture salaire – constitue depuis longtemps un atout considérable en termes d’attractivité pour un employeur. Mais avec la pénurie de semi-conducteurs, la hausse des prix des voitures et les délais de livraison interminables, le choix d’une voiture de société est devenu compliqué. Outre la question du délai dans lequel le véhicule sera livré, c’est le TCO (total cost of ownership) qui doit être pris en compte autant que l’ATN (avantage de toute nature). Et sur ce plan, les choses ont bien changé… à l’avantage des véhicules électrifiés.

La Golf plus chère qu’une A3

Selon nos confrères de l’Écho, parmi les stars du marché des flottes, c’est la Volkswagen Golf qui paie le plus lourd tribut à la tendance actuelle. Dans le panel de véhicules sélectionnés, à forte connotation teutonne, ce sont les modèles à moteur thermique essence qui sont les plus impactés, suivis de leurs homologues Diesel. Si les hybrides rechargeables s’en sortent mieux, ce sont clairement les véhicules exclusivement électriques – et donc 0 émission de CO2 – qui sont les grands bénéficiaires de l’évolution du marché du leasing professionnel. Sur base de données fournies par KBC Autolease, voici un « classement » des modèles les plus représentatifs de l’évolution du marché belge entre 2019 (avant la pandémie) et 2022, avec le détail du TCO et de l’ATN (qui entre dans le volet « fiscalité » du TCO, ndlr) :

• Volkswagen Golf VII TSI (81 kW)/Essence > TCO 2022 : 656 €/mois >> +29 %
• BMW X1 sDrive 16d (85 kW)/Diesel > TCO 2022 : 765 €/mois >> +17 %
• Audi A3 Sportback TFSI (85 kW)/Essence > TCO 2022 : 584 €/mois >> +16 %
• BMW Série 1 116i (80 kW)/Essence > TCO 2022 : 631 €/mois >> +10,7 %

Outre le fait que la Golf soit désormais nettement plus onéreuse que sa cousine Audi A3 (respectivement 509 et 504 €/mois en 2019), on constate que l’augmentation est sensible et s’explique par différents facteurs, même si l’aspect fiscalité reste prépondérant. À cet égard, l’augmentation de l’ATN est significatif : +65,8 % pour la Golf, +50,2 % pour l’A3 tandis que les deux BMW semblent un peu moins impactées avec une hausse de 20 % pour le X1 et 22,3 % pour la Série 1.

Fiscalité pro-électrification

Mais ces valeurs souffrent surtout de la comparaison avec les modèles électriques qui n’ont pratiquement pas souffert des différents facteurs impactant le TCO. Certes, les véhicules sélectionnés sont plus onéreux de manière globale, mais ils n’affichent qu’une hausse très marginale pour un BMW iX3 qui voit son TCO accru de 4,5 % (958 €/mois) pour un ATN majoré de 4,4 % (204,45 €/mois), voire nulle pour un Audi e-tron qui a vu ses TCO et ATN rester identiques, la comparaison se faisant entre 2021 et 2022. Mieux, un Volvo XC40 Recharge affiche une baisse de son TCO de 0,3 % principalement grâce à un ATN diminué de 2,7 %.

Ces tendances devraient se confirmer dans les prochaines années avec un marché des flottes qui a entamé sa transition vers le 0 émission, seule possibilité pour conserver une déductibilité de 100 % à partir de 2026. Toutefois, le signal envoyé par ce constat pourrait remettre en question la nature du parc automobile de société en Belgique. Outre l’augmentation constante des parts de marché des modèles électrifiés – hybrides ou électriques – le format des modèles choisis pourrait devenir encore plus compact eu égard aux prix d’achat de plus en plus élevés. Un phénomène qui ne risque pas de s’inverser avec les voitures électriques dont le TCO autant que l’ATN sont désormais souvent (nettement) plus favorables que ceux de leurs équivalents essence ou Diesel. Cet état de fait couplé à une offre de VE de plus en plus étoffée « vers le bas » et donc avec des prix d’achat moins déraisonnables devrait conforter la mutation du marché des véhicules de société.