De juin à octobre, les ventes de voitures d’occasion ont connu une hausse en comparaison des mêmes mois en 2019, avec un pic à plus de 15 % en août et septembre. Une tendance à la hausse qui a débuté lors du premier confinement et qui – globalement – ne se dément pas depuis, contrastant avec un marché du neuf plutôt morose depuis février, seul septembre ayant connu une évolution positive (+ 2,4 %). Mais quel impact ce succès a-t-il sur les tarifs pratiqués dans l’occasion ?
Moins cher et plus rapide
Un tel succès s’explique principalement par deux arguments spécifiques et un plus « global ». Les véhicules d’occasion sont moins chers que des équivalents neufs, un point essentiel avec la crise économique. En outre, les modèles « de seconde main » ont l’énorme avantage d’être disponibles très rapidement, contrairement à leurs homologues neufs, victimes de nombreux retards. Enfin, et cela vaut tant pour le neuf que l’occasion, l’automobile a retrouvé un certain attrait aux yeux d’une frange de la population qui ne tient plus à utiliser les transports en commun.
Pénurie ?
Cependant, cette hausse de la demande a forcément un impact sur l’offre disponible. Un effet négatif selon de nombreux professionnels du marché de l’occasion qui constatent une diminution des stocks disponibles, comme l’explique Marc Gros, Product Manager chez Gocar Data : « En mai, juste après le premier confinement, on a eu un regain d’activité, côté offre comme demande. Puis, on a connu un gros creux de disponibilité dès cet été, avec une sérieuse diminution des voitures à vendre. En quatre mois, le stock est passé d’environ 150.000 voitures à 125.000, ça fait un sixième de stock en moins. Aujourd’hui, on observe une remontée, mais ça reste beaucoup plus bas qu’en temps normal ». Une baisse de 16 % corroborée par Autoscout24, leader de ce secteur en ligne.
Moins de véhicules neufs vendus, donc moins de véhicules d’occasion qui arrivent sur le marché, d'où une diminution des stocks disponibles et une variété en baisse, certains types de modèles étant plus recherchés que d’autres. Toutefois, qui dit raréfaction de l’offre ne dit pas forcément augmentation des tarifs. Avec les contraintes écologiques, les zones basses émissions et la perspective d’une électrification forcée du parc automobile, le choix de motorisation d’un véhicule revêt encore plus d’importance qu’auparavant, à plus forte raison pour un modèle de seconde main, émargeant à une norme Euro plus ancienne. La tendance belge autant qu’européenne est à l’augmentation de la demande pour des modèles essence ou hybrides, forcément plus rares que le Diesel qui était jusqu’à il y a peu plébiscité dans la majorité des pays de l’UE et qui constitue un vivier plus grand pour le marché de l’occasion.
Cependant, cette « rareté » relative ne provoque pas d’augmentation automatique des prix de vente. En dépit d’un marché en hausse par rapport à 2019, les confinements et autres mesures et protocoles sanitaires imposés ont largement entamé les finances des revendeurs professionnels. Du coup, ces derniers sont souvent obligés de brader les prix pour assurer des ventes. Ce qui laisse l’acheteur en position de force.
Enfin, les interdictions de vente en concession ont plus durement touché les vendeurs de l’occasion que ceux du neuf. Ces derniers, déjà équipés de sites optimisés et financés ou soutenus par un importateur, bénéficient d’un avantage pour la vente en ligne en comparaison du secteur de la vente d’occasion. Sans oublier que tout véhicule d’occasion a déjà un vécu et l’acheteur aura davantage de scrupules à l’acquérir sans constater par lui-même l’état du véhicule. De quoi laisser entrevoir une baisse significative des ventes d’occasion en ligne. Cela suffira-t-il à supprimer l’effet « bénéfique » de la crise sur ce secteur ? Verdict dans quelques semaines.
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