Tous les 2 ans, Stabel effectue une enquête nationale auprès d’un échantillon de citoyen sur leurs dépenses et revenus. Il s’agit d’une étude avec formulaire et contact en face à face. Sur base de ses données, et à la question « de combien de véhicules dispose le ménage pour effectuer les déplacements privés », il apparaît que le taux de ménages sans voiture est de 18 % dans le pays. S’il est de 14 % en Flandre et de 15 % en Wallonie, il atteint 46 % à Bruxelles ! Il est important de noter que ces chiffres tiennent également compte des véhicules immatriculés au nom d’une société utilisés à titre privé (les voitures-salaires). Pour disposer d’un échantillon de taille suffisante à Bruxelles, le calcul du taux de motorisation se fait sur les trois dernières années de collecte successives (2014, 2016 et 2018).
Motivation manquante
La non-possession ne doit pas être motivée par les répondants dans le cadre de cette enquête. Ainsi, on ne connaît pas la part de ménages ayant renoncé à l’automobile par motivation personnelle, par non-utilité ou par souci économique (car trop chère). Il n’y a pas de question non plus sur l’affiliation des répondants à un service de car-sharing ou à l’usage régulier de voitures de location. Cela nous a été confirmé par l’IBSA (Institut bruxellois de statistique et d’analyse). C’est dommage. D’autant que Bruxelles est connu pour être la région avec les plus faibles revenus avec 14.372 € (2017) contre 17.281 € en Wallonie et 19.636 € en Flandre. Dans le Mini-Bru 2020, on apprend également que le parc automobile atteint 488.895 voitures en Région bruxelloise, pour une population de 1.208.542 habitants répartis en 551.243 ménages (1er janvier 2019). Il y a donc de nombreux ménages avec plus d’une voiture. Par contre, le taux de motorisation n’est que de 36 % (donc 64 % sans voiture) parmi les ménages bruxellois dont la personne de référence a entre 18 et 30 ans. Cela se confirme avec le recul de l’âge du passage du permis de conduite. En parallèle, l’utilisation du vélo est en progression constante.
Explications officielles
Dans un souci d’objectivité, l’aspect économique n’est pas balayé par l’IBSA. Ainsi, dans une analyse publiée en juillet 2019, l’institut constate une « diminution du pouvoir d’achat des Bruxelloises et Bruxellois depuis le début des années 20001 alors que la part du budget allouée au logement est importante et incompressible à Bruxelles ». Ce qui joue évidemment sur la capacité à acquérir une voiture privée. De plus, d’autres facteurs peuvent pousser à devenir un ménage non motorisé :
- La dégradation de l’attractivité de l’automobile en Région de Bruxelles-Capitale.
- La place de l’automobile dans l’espace public progressivement mise en cause.
- Le recul de la part de la voirie dédiée à la voiture, tant pour la circulation que pour le stationnement.
- La congestion des voiries en augmentation, tant à l’intérieur de la Région qu’à ses abords.
- Un changement d’attitudes envers la voiture, en particulier parmi les jeunes générations.
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