Nous vous avons déjà parlé du fait que la Belgique voudrait mettre en place une nouvelle fiscalité automobile. Cela dit, la Wallonie pencherait plutôt pour une vignette intégrée dans la taxe de circulation alors que la Flandre penche pour une taxation au kilomètre. Et Bruxelles ? Et bien, la capitale voudrait, elle, privilégier un système de péage urbain. Alors, qui a la solution ?
En Flandre
Ben Weyts voudrait mettre en place une taxation au kilomètre, et ce dès 2024. La chose est en bonne voie, mais il reste encore pas mal de détails à régler. Le gouvernement flamand a commandé auprès d’un panel de consultants et d’avocats une étude qui doit être remise pour fin avril… Soit un mois avant les élections ! L’idée est de développer une taxe intelligente dont le montant varierait en fonction de la distance parcourue, mais aussi du jour et de l’heure du déplacement. En gros, la taxation serait plus lourde aux heures de pointe qu’au milieu de la nuit. Objectif : réduire la congestion, le temps perdu dans les files et, possiblement aussi, les pics de pollution. Il faut dire que les files ont doublé en Flandre ces cinq dernières années tandis qu’on dénombrait 288.000 voitures de société en 2007 et 465.000 en 2017.
Payé plus
Les spécialistes de la KUL – Stef Proost et Ruth Evers – soutiennent cette démarche. Il avancent en effet que les mesures mises en place pour lutter contre la congestion (covoiturage, etc.) n’ont pas porté leurs fruits. Ce qui les pousse à plaider en faveur d’un système de tarification routière, voire même d’adaptation salariale en fonction de la flexibilité. Leur solution serait ici d’augmenter le prix de la taxe de circulation pour tous les automobilistes circulant aux heures de pointe. Mais pour ne pas décourager les gens d'aller travailler, les chercheurs désirent affecter les revenus à une réduction plus légère du coût du travail. De ce fait, l’automobiliste qui conduit aux heures de pointe ne perdra rien de son salaire, mais celui qui opte pour les heures creuses gagnera plus… On se demande comment cette mesure pourrait être accueillie dans les entreprises, car on voit mal les patrons accorder ce genre de hausses salariales.
Côté wallon
En Wallonie, le ministre de la Mobilité Carlo Di Antonio (cdH) attend les explications relatives aux projets de la Région flamande, car l’introduction de deux systèmes différents dans un même pays est « difficile à imaginer ». Basé sur un accord de 2011 entre les Régions (mais qui ne semble pas pouvoir être appliqué vu les divergences), le système de vignette, neutre pour l’automobiliste wallon, amènerait les étrangers qui traversent notre pays à payer. Recettes estimées : 45 à 50 millions d’euros par an.
Pour Di Antonio, le principe de la taxation au kilomètre n’est pas acceptable pour lui dans le sens où l’automobiliste paie déjà une forme de taxe au kilomètre par le biais des accises sur le carburant. En outre, Di Antonio défend aussi le principe d’équité sociale dans le sens où seuls les riches pourraient circuler librement sans se soucier du coût. Di Antonio ajoute qu’avec la vignette, on éviterait de pénaliser les citoyens des zones rurales qui ont donc tendance à rouler davantage.
Péage à Bruxelles
À Bruxelles, les priorités résident dans le désengorgement de la ville et la lutte contre la pollution de l’air. D’où l’idée d’instaurer un péage urbain à l’entrée de la ville. Le projet est porté par le député bruxellois Emmanuel De Bock (DéFI), mais il ne fait pas l’unanimité, car les milieux économiques craignent un exode des entreprises. Du coup, c’est la piste de la taxation au kilomètre, comme en Flandre, qui est à nouveau privilégiée.
Avantages et inconvénients
Chaque dispositif a ses inconvénients et ses avantages. En Flandre : il est clair qu’il faudra avoir les moyens de se déplacer tandis qu’en Wallonie, le principe de la vignette ne permettra a priori pas de réduire le nombre de kilomètres parcourus chaque année et donc les quotas CO2. De même : la vignette ne solutionnera rien aux embouteillages, mais elle permettra de faire payer les usagers étrangers. Que tirer comme conclusion ? Qu’il faudra d’abord une vraie concertation au niveau national. De son côté, l’Europe pousse pour un système de taxation au kilomètre, dispositif jugé plus juste par les eurocrates puisque c’est le principe de l’utilisateur/payeur.
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