2002 fut une année importante pour Saab. C’est en effet cette année-là que le best-seller de la marque, la 9-3, est remplacée. La précédente génération, sortie en 1997, était une voiture assez similaire à la 900 « nouvelle génération » arrivée, elle, en 1994 sur le marché, mais revue en profondeur, notamment pour ce qui concerne les éléments de sécurité, caractéristique des solides marques scandinaves. Entrée au capital de General Motors en 1990, la marque se verra contrainte et forcée d’utiliser des plateformes d’origine GM, en l’occurrence Opel. C’est ainsi que dès 1994, la gamme 900/9-3 partagera la plateforme de la Vectra. Souci de réduire les pertes d’un côté, volonté de préserver son positionnement historique de l’autre : le clash était inévitable. Même si avant de couler définitivement en 2015, les Suédois lanceront encore un chouette cabrio en 2003. Le chant du cygne pour une marque qui aura tenté de trouver refuge chez Spyker d’abord, puis dans un consortium sino-suédois ensuite, et en lançant des crossovers 9-3X et 9-4X. Sans succès.
Saab toujours
Alors que le look de la 9-3 première génération était encore très « clivant » (on aime ou on déteste), la seconde génération est beaucoup plus consensuelle. Preuve en est, le hayon plongeant si cher au modèle disparaît au profit d’une classique malle. On reconnaît déjà plus ses origines d’Opel Vectra, berline insignifiante s’il en est. Elle réussit cependant le tour de force d’être intemporelle, toujours aussi fraîche après toutes ces années. Et surtout l’ADN du griffon reste là, notamment dans la calandre spécifique à la marque ou dans la ligne de caisse si typique. Les lignes inspirent déjà beaucoup plus l’aspect « premium ». Il faut dire que la 9-3 est l’alternative à col roulé aux BMW Série 3 et Mercedes Classe C. La version cabriolet réussit bien l’adaptation du toit en toile, avec une ceinture de caisse montante vers la poupe rappelant la Saab 900, tout en affichant plus d’agressivité que son aïeule, qui misait plus sur l’originalité.
À l’intérieur, on retrouve des éléments typiquement Saab, avec les traditionnels sièges à appuie-tête intégré ou le tableau de bord épuré, centré vers le conducteur, d’inspiration aéronautique, un modèle d’ergonomie. Encore une fois, ce style a ses détracteurs, mais les connaisseurs apprécient. Comme d’habitude, le contacteur à clé est positionné en-dessous du levier de vitesses, une autre habitude Saab, toujours préoccupé par la sécurité. En cas d’accident, les ingénieurs estimaient que la clé de contact serait moins dangereuse pour les genoux là que sur la colonne de direction.
« Saabopel »
On se demande ce que serait Saab sans ses moteurs turbocompressés. Preuve en est avec cette nouvelle génération, où le cabriolet abandonne définitivement l’atmosphérique en accès de gamme. On trouve ainsi des itérations du moteur B207 Ecotec d’origine GM, qui remplace le B204 Saab : 1.8T 150 ch, 2.0T 175 ch. L’Aero profite à la fois d’un même 2.0T revu à 210 ch et d’un V6 2.8T (GM aussi) de 250 ch (280 ch en fin de carrière) ! Les gros rouleurs ne sont pas en reste avec l’apparition du Diesel 1.9 TiD d’origine Fiat dans deux versions : 120 et 150 ch. Les versions à essence se déclineront en 2007, avec le facelift, en «BioPower» compatible e85, et le Diesel qui deviendra BiTurbo (TTiD 160 et 180 ch).
Enfin rigide
Le cabriolet 9-3 de seconde génération verra la rigidité de sa structure triplée par rapport à celle de la génération précédente. De quoi enfin faire jeu égal avec la concurrence teutonne. Son essieu arrière inédit, dit «ReAxs», à effet directionnel, est monté sur toute la gamme. Ainsi, la direction de la 9-3 Cabriolet second cru est très précise et directe. La voiture est stable en toute situation. Un monde par rapport à l’antédiluvienne plateforme de sa devancière. En 2008, avec la phase 2, apparaît aussi un système de 4 roues motrices « XWD » développé avec Haldex. Celui-ci terminera de série sur les Aero.
En 2012, la 9-3 termine sa carrière à peu près en même temps que l’aventure Saab. Tel est le destin d’une marque qui voulait trop bien faire, sous le giron d’un mastodonte de l’automobile. Pourtant, aujourd’hui, il nous arrive très souvent de croiser encore des Saab 9-3 et 9-5. Comme on a longtemps croisé des 900 « Classic » avant que les villes ne les chassent à coups de restrictions au nom d’une certaine vision de l’escrologie. Il faut dire que la marque au griffon a toujours eu ses aficionados. Il n’y a qu’avec une Saab que vous recevrez les compliments et appels de phares d’un propriétaire de la même marque. Comme une grande famille en somme. Les Cabriolet « phase 1 » qui nous intéressent ici deviennent aujourd’hui tout à fait abordables : à partir de 3000 € les modèles très kilométrés et jusqu’à 7000 € pour un très bel exemplaire. Point d’inquiétude pour les pièces, de nombreux prestataires en ligne et le réseau officiel Saab Parts existent encore. De quoi rouler, cheveux au vent, avec une voiture encore contemporaine qui n’a rien à envier à une « moderne », si ce ne sont quelques gadgets auxquels on nous a habitué ces dernières années. Ce serait vraiment dommage de s’en priver ! Car une fois qu’on y a goûté...
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