Environnement / Porsche : synthétiser l’essentiel

Porsche a construit sa réputation sur des châssis réglés aux petits oignons et des moteurs riches en sensations ! Si le développement de sa gamme électrique focalise les forces vives de l’entreprise, la marque veut croire en un avenir pour des Porsche sans prise ! Dès lors, seule solution (éco)logique : les carburants synthétiques.

Pratiques mais chers

Pour Porsche, la fidélité de la clientèle compte autant que la fiabilité de ses modèles. La première étant, en partie, la corollaire de la seconde. En effet, à ce jour, 70 % des Porsche construites depuis la création de la marque sont encore en circulation. Pour assurer le droit de ces bolides à un avenir qui roule, le développement des carburants synthétiques s’impose comme une évidence. Issus de la houille, du lignite ou du gaz naturel et donc indépendant de toute production pétrolière, les carburants synthétiques représentent une piste de développement pour les moteurs thermiques.

« Les carburants synthétiques produits à partir d’une énergie 100% renouvelable ont le potentiel d’être un élément important ». (O. Blume – CEO de Porsche)

Alors que d’aucuns ne jurent désormais plus que par l’électrique ou la pile à combustible, tous deux empreints de contraintes techniques et/ou écologiques trop souvent placées sous l’éteignoir, les carburants synthétiques avancent de nombreux avantages. Pratiques, ils peuvent être transportés dans des citernes classiques, à température ambiante, et utiliser les infrastructures existantes pour les carburants « fossiles ». Ils seraient également exploitables pour les moteurs anciens, permettant à tout un patrimoine automobile de circuler sans risquer l’opprobre de décisions politiques castratrices et taxatrices ! Une aubaine pour les constructeurs qui verraient alors les sommes colossales dépensées pour développer les moteurs thermiques mises à profit plutôt que jetées à la poubelle sans avoir été rentabilisées pour cause d’électrification galopante. Sur un plan environnemental et déontologique, cela permettrait également de ralentir l’extraction minière de métaux rares et polluants nécessaires à la confection des batteries ainsi que l’exploitation humaine qui en découle.

Cependant, entendons-nous bien, les carburants synthétiques que sont pas pour autant la pierre philosophale du déplacement motorisé. Ils représenteraient simplement une alternative crédible et viable sur un plan industriel et économique tout en offrant une réponse (partielle) aux inconvénients écologiques de l’essence et du Diesel. Toutefois, à ce stade, le principal écueil reste le nerf de la guerre : le prix de vente de ces carburants. Actuellement il faut compter sur un prix au litre de 10 $ (8,40 €). Un tarif prohibitif que Porsche veut diviser par 5 à moyen terme. Une perspective qui nécessitera d’optimiser les processus de production et de conception de ces carburants. Un travail de fond qui passe, entre autres, par la compétition, domaine dans lequel Porsche a également prouvé son excellence.