Le concept
Quand le Stelvio est apparu pour la première fois en public, en novembre 2016 au Salon de Los Angeles, il fit forte impression : reprenant les codes esthétiques, déjà salués, de la berline Giulia, il signifiait une joyeuse entrée de la marque Alfa Romeo dans le segment dominant du SUV. Mais lorsque le reste de la gamme fut montré à Genève, en mars 2017, les premières critiques apparurent, tant au niveau du soin apporté à l’habitacle qu’à celui des technologies embarquées. Des manquements inacceptables lorsque l’on veut titiller la clientèle des grandes marques de luxe germaniques.
3 ans
Il n’a fallu que trois ans – remarquable réactivité – à Alfa pour rectifier le tir, tant sur la Giulia que sur le Stelvio d’ailleurs. Le terme usuel « face-lift » est, dans ce cas, tout à fait inapproprié car on n’observe aucun changement extérieur. Cette fidélité à une ligne réussie a mené à certains renoncements comme, par exemple, aux phares à LED, qui auraient nécessité des corrections esthétiques. Plateforme Giorgio et motorisations, reconnues pour leurs performances et leur dynamisme, sont, elles aussi, inchangées. Sur les petites routes des Pouilles, qui forment le talon de la botte italienne, notre machine, un 2.2 Diesel 190 ch version Sprint Q4, confirme toutes ses qualités typiquement Alfa. Elle affiche un tempérament rageur à Bari, un comportement joueur à Monopoli…
Ce qui change
Afin de voir et d’apprécier ce qui a changé dans les nouvelles Alfa, il faut s’y asseoir. Pour cette mise à jour, la marque au Biscione est retournée chez ses équipementiers et a, sans doute, donné quelques instructions à son usine d’assemblage de Cassino. Tant au niveau des matériaux utilisés que des finitions, l’habitable, confortable sans mollesse, dégage une impression de qualité et d’harmonie. Il paraît qu’à l’achat, huit clients Alfa sur dix personnalisent leur habitacle, jusqu’aux surpiqûres des cuirs. Ils vont désormais en avoir pour leur argent.
Comment ça roule
Au volant, l’innovation est aussi devant soi : une nouvelle dalle LCD est encadrée par deux compteurs toujours analogiques, tandis qu’au milieu de la planche de bord apparaît un écran tactile de 8,8 pouces ma foi bien pratique. Aisées, les nouvelles icônes se laissent manipuler du bout des doigts, comme sur les meilleures tablettes, laissant à penser que le système d’infodivertissement a été repensé de fond en comble. Alors qu’en roulant, la large mollette, par bonheur conservée, prend avantageusement le relais, cette tablette s’avère très pratique lorsqu’on est à l’arrêt ou en conduite semi-automatique.
Dans la course
Car, oui, Alfa Romeo est passé, tant pour Giulia que pour Stelvio, au niveau 2 de conduite autonome : freinage d’urgence, détecteur d’angle mort, reconnaissance de signalisation, surveillance de l’état de veille du conducteur, maintien de voie, régulateur de vitesse adaptatif. En circulation dense et en accordéon, le système prend le relais de 0 à 60 km/h et, comme sur autoroute, s’adapte aux conditions climatiques : pluie, brouillard… Un grand pas en avant pour la marque haut de gamme du groupe Fiat Chrysler Automobiles, qui réussit en quelque sorte la quadrature du cercle : le pur plaisir de conduire est préservé, et quand ce n’en est plus un, la technologie prend le relais. Le tout dans une insonorisation améliorée, qui permet de garder l’esprit zen au volant.
Notre verdict
Cette double actualisation technologique et qualitative remet la marque de passionnés, d’Alfistes, au cœur du débat et du choix premium. Alors qu’à côté, ni les Allemands, ni Jaguar ni, surtout, Volvo, ne se reposent sur leurs lauriers, Alfa Romeo tente de revenir véritablement dans la course après un lancement assez laborieux. Ces évolutions permettront-elles de redresser la barre ?
Dominique Simonet
Dans cet article : Alfa Romeo, Alfa Romeo Stelvio