Budget / Diesel pas toujours intéressant

Le Diesel a toujours eu ses détracteurs. Mais les innovations techniques, en particulier la rampe commune, ont augmenté son attrait. Le prix à la pompe, une image de marque renforcée et des émissions de CO2 favorables aux primes font que la Belgique est un pays fan de gazole. Pourtant, l'association automobile VAB et Toyota ont tous deux démontré que la rentabilité du Diesel n'est pas forcément automatique. D'autant que les solutions essence bénéficient aussi maintenant de nouvelles technologies visant à diminuer la consommation et les rejets.

En tenant compte de différents critères comme le coût d'achat, les primes éco accordées, la consommation réelle, le coût des entretiens, les taxes et assurances et le coût du risque (lié à l'usure précoce de certaines pièces comme le filtre à particules ou la soupape de recirculation des gaz), l'étude de la VAB a démontré que l'essence se révèle souvent plus intéressante. Ainsi, près de la moitié des conducteurs ayant opté pour le Diesel auraient dû choisir un moteur essence pour leur voiture. Ce sont surtout ceux roulant moins de 15.000 km ou moins de 20.000 km par an sur des trajets courts essentiellement urbains et sur les réseaux secondaires.

Toyota est arrivée à la même conclusion que la VAB. Indiquant même que plus la voiture est grande, plus il est intéressant de rouler à l'essence si on utilise rarement l'autoroute ou que l'on roule peu (max. 15.000 km/an). D'autant que dans ce cas, la consommation réelle du Diesel s'éloigne nettement de celle normalisée (+20 %). L'étude de Toyota a aussi pris en compte la valeur résiduelle (seconde main). En fait, les petites voitures essence sont défavorisées par la prime gouvernementale abaissant de manière substantielle le prix du modèle Diesel (70 % des voitures de moins de 115 g CO2 roulent au gazole). Toyota et la VAB indiquent également que si le Diesel est souvent meilleur en termes de CO2, il diffuse plus de NOx et de particules fines. Ce qui a un impact plus important sur l'environnement que les blocs essence.

À titre indicatif, voici les résultats obtenus par quelques modèles selon l'étude VAB et selon Toyota pour un usager roulant 15.000 km par an. Au prix actuel où le gazole est environ 0,30 euro moins cher que l'essence.

Pour la VAB, une Toyota Avensis 1.6 i essence a un prix de revient au km 0,46 euro contre 0,53 euro pour le 2.0 D-4D. Pour la Toyota iQ, le prix de revient est le même entre un moteur essence 1.33 et un Diesel 1.4 D-4D : 0,34 euro. Pour la Renault Scenic, le moteur1.4 Tce roulant au sans plomb affiche un coût kilomètre de 0,51 euro contre 0,54 euro pour le 1.9 dCi. La Peugeot 3008 a le même bilan entre le 1.6 THP essence et le 2.0 HDi : 0,55 euro. Même la VW Golf BlueMotion (0,44 euro) est moins intéressante que la 1.4 TSi (0,43 euro) !

L'étude de Toyota arrive presque aux mêmes conclusions. Toutefois, ici, l'iQ est plus intéressante en Diesel (0,28 euro contre 0,34 euro) grâce à la réduction fédérale. Mais l'iQ 1.0 ne coûte que 0,26 euro du km. Pour l'Avensis, les chiffres sont vraiment similaires : 0,46 euro pour le 1.6i et 0,49 euro pour le 2.0 Diesel. Les bilans sont également favorables à l'essence pour les Auris, Urban Cruiser et Verso. La Yaris fait aussi exception à cette règle, une fois encore par la grâce de la prime fédérale.