Une directive européenne va imposer aux États membres d’afficher un comparatif des prix aux 100 km des différents carburants à l’attention des automobilistes dans toutes les stations-service qui proposent au moins 3 types de carburant différents parmi l’électricité, l’essence, le Diesel, le CNG, le LPG et l’hydrogène. Sur le principe l’idée est intéressante, mais dans la pratique la méthode de calcul laisse perplexe. Cet affichage sera obligatoire et effectif dès le 1er avril 2022… et non, ce n’est pas une blague !
Faciliter la comparaison
La raison d’être de ce nouvel affichage est de permettre aux automobilistes de pouvoir comparer plus facilement les tarifs entre les différents types de carburant, au-delà du Diesel et de l’essence. On retrouve donc 6 carburants différents :
- Essence 95 E10
- Diesel B7
- LPG
- Électricité
- Hydrogène
- CNG
La volonté serait d’ouvrir les yeux aux consommateurs sur les alternatives au Diesel et à l’essence pour les orienter vers des solutions alternatives plus intéressantes pour leurs finances d’une part, et pour l’environnement d’autre part.
Calcul pertinent ?
Jusque-là tout va bien. Là où les choses se gâtent c’est dans la méthode de calcul des prix, définie au niveau européen pour permettre une comparaison entre les pays membres de l’UE. Pour reprendre les termes exacts du site du SPF économie : « ce nouvel affichage permet de comparer, pour une voiture « standard » (c’est-à-dire correspondant aux voitures particulières neuves les plus vendues), le prix de la quantité de chacun des carburants permettant de rouler 100 kilomètres ».
Concrètement, le SPF économie reprend la consommation moyenne aux 100 km selon le cycle WLTP des modèles de voitures les plus vendus au sein d’un segment (déterminé en fonction de la puissance massique et de la masse des véhicules) pour ensuite multiplier la valeur obtenue en litres par le prix moyen du carburant concerné. Ce tarif étant la moyenne des prix du type de carburant au cours du trimestre précédent. L’affichage sera donc renouvelé tous les 3 mois, le 1er janvier, le 1er avril, le 1er juillet et le 1er octobre de chaque année.
La pertinence de cette méthode de calcul peut donc être sérieusement être remise en cause pour trois raisons principales :
- La consommation moyenne d’un véhicule dans la réalité reste généralement plus élevée que la valeur d’homologation (même si la différence est moindre qu’avec le cycle NEDC) surtout dans le cas de véhicules à hybridation douce ou hybrides.
- La volatilité des prix des carburants rend le calcul d’une moyenne totalement caduque en comparaison de la tarification au temps T du plein ou de la recharge (cette dernière c’est le tarif d’une recharge à la maison qui est pris en compte).
- Le choix du « véhicule référence » qui ne correspond finalement pas à celui d’une large frange de la clientèle dans les faits.
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