À la lecture des statistiques d'immatriculation de la Febiac, les ventes de voitures neuves sont drastiquement moins nombreuses qu'avant la pandémie de coronavirus. Fin septembre, le compteur provisoire 2022 s'élevait à grosso modo 280.000 unités. À la même époque en 2019, un peu moins de 440.000… Et à l'échelle européenne, l'ACEA, qui regroupe la plupart des constructeurs automobiles opérant en Europe, prévoit un marché inférieur au seuil des 10 millions d'unités. Alors qu’en 2019, 13 millions de nouveaux véhicules à quatre roues étaient immatriculés sur le Vieux Continent.
C'était la dernière année « de référence ». En 2020, la production et les ventes de voitures furent temporairement interrompues par l’impact du Covid-19, après quoi la hausse des prix des matières premières et du transport, les pénuries de pièces et les retards de livraison sont venus déstabiliser complètement le secteur. L'invasion russe de l'Ukraine et la crise énergétique qui s'en est suivie, entraînant la plus forte inflation depuis près d'un demi-siècle (plus de 11 %), bousculent de plus belle les affaires. Sans oublier que le triplement du prix de l'électricité remet en question les coûts de fonctionnement des voitures électriques, qui, depuis leurs débuts, avaient pour argument principal de coûter bien moins cher à l’usage. On comprend les hésitations, surtout dans le cas des particuliers, à investir plusieurs dizaines de milliers d’euros, aujourd’hui, dans ce type de véhicule. De toute façon, les « privés » hésitent tout simplement à acheter une voiture, quel que soit son carburant. À la fin du premier semestre, la part des voitures de société dans notre pays représentait plus de 60 % du marché, alors que la répartition entre les conducteurs privés et les conducteurs professionnels se stabilisait à 50/50 depuis des années. Conséquence : l’envol du prix des voitures neuves. Un seul exemple : si une VW Golf s’affichait encore à moins de 25.000 € il y a trois ans, le ticket d’entrée frôle désormais les 30.000.
De toute façon, les « privés » hésitent tout simplement à acheter une voiture, quel que soit son carburant.
Pour presque toutes les marques, les ventes ont fondamentalement diminué. Opel, par exemple, n'atteint toujours que le tiers de ses chiffres de 2019; Nissan vend carrément moins de la moitié de son ancien volume. Seuls quelques constructeurs semblent épargnés, comme le leader du marché, BMW, dont le matelas se compose essentiellement de véhicules « professionnels ». Toyota vend même plus de voitures aujourd'hui que pendant les « bonnes » années, tout comme Tesla, qui ne cesse de croître. Et puis, les marques qui s’adressent aux épargnés de la baisse du pouvoir d’achat cartonnent : Porsche, Bentley et Ferrari ont vendu plus de voitures qu'en 2019 ; chez Lamborghini, les ventes ont même plus que doublé.
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