Le club automobile flamand VAB a annoncé la semaine passée que pour 4 modèles sur 10, le Diesel n’était rentable qu’à partir de 30.000 km/an sur base d’une comparaison de modèles variés vendus en Belgique. Un kilométrage annuel moyen qui a été fortement commenté sur notre page Facebook. Et pourtant, la VAB a bien étudié la question. Cette organisation publie régulièrement une comparaison entre les voitures essence et Diesel pour connaître le kilométrage annuel nécessaire à la rentabilité du plein au gazole. Ses chiffres sont calculés sur la base d’une durée de vie du modèle de 5 ans, et aussi sur la fiscalité flamande.
Taxes régionales
Les différences entre les fiscalités bruxelloise, wallonne et flamande pour les modèles testés sont réelles. Le gouvernement flamand taxe davantage le Diesel maintenant, lequel est toutefois généralement plus puissant donc un peu plus taxé aussi en Wallonie. Le plus grand écart est celui de l’Audi A4 1.2 TFSI fort pénalisée en Wallonie avec une différence de taxation de plus de 1000 € après 5 ans. Or c’est aussi le modèle qui montre le plus grand écart de coût selon le calcul avec la fiscalité en Flandre. Autre cas notable, le Dacia Duster bien plus pénalisé fiscalement en Diesel en Flandre qu’en Wallonie.
Accises fédérales
La différence à la pompe du prix au litre entre le gazole et la Super 95 est d’environ 0,20 €. Un écart qui se resserre et qui va encore se resserrer avec les nouvelles accises mises en place au Fédéral pour 2018. La VAB n’oublie évidemment pas qu’un moteur Diesel est plus sobre. Oui, mais c’est aussi avec ce type de moteur que les différences entre le NEDC et la réalité sont les plus marquées. Pour les 10 modèles testés, le club automobile a remarqué une différence moyenne de 49 % pour les Diesel et de 27 % pour les moteurs essence. Dès lors, les responsables de cette étude ont finalement constaté une consommation « réelle » de 0,9 l aux 100 km supérieure pour les voitures roulant à la Super. Soit 6,4 l/100 km contre 5,5 l/100 km pour les voitures Diesel testées.
Les modèles
Les 10x2 voitures reprises en essence et en Diesel sont les Audi A4 1.4 TFSI et 2.0 TDI, Citroën C4 Cactus 1.2 THP et 1.6 HDi, Dacia Duster 1.2 TCE et 1.5 DCi, Hyundai i10 1.0 turbo et 1.4 CRDi, Kia Cee’d 1.0 Turbo et 1.6 CRDi, Mazda 2 1.5 SkyActiv et 1.5 SkyActiv D, Opel Astra 1.0 Turbo et 1.6 CDTi, Peugeot 208 1.2 Pure Tech et 1.6 BlueHDI, SsangYong Tivoli 1.6 i et 1.6 D et Volvo V40 T2 et D2. Pour 4 de ces modèles, il faut rouler au moins 30.000 km pour que le Diesel soit, de peu, plus rentable (en tenant compte des taxes flamandes et du coût d’achat) : Hyundai i20, Kia Cee’d, Opel Astra et Peugeot 208. Pour l’Audi A4, il faut même dépasser ce seuil, avec les taxes flamandes. Les autres sont plutôt rentables à partir de 25.000 km sauf le Dacia Duster qui l’est dès les 10.000 km grâce à la différence de consommation (1,2 l/100 km en faveur du Diesel) et au faible écart de coût d’achat (700 € seulement).
Pondération wallonne
L’Audi A4 essence est davantage défavorisée en Wallonie compte tenu de la différence de taxation (voir ci-dessus). Cependant, vu le prix d’achat du TDI, le coût kilomètre de l’essence devrait se retrouver au niveau de celui du Diesel vers 25.000 km/an sur 5 ans en Wallonie. Le SsangYong Tivoli Diesel est aussi moins pénalisé en Wallonie et à Bruxelles, ce qui le rend rentable plus rapidement, soit sous les 20.000 km/an. Le Dacia Duster Diesel est lui aussi plus intéressant en Wallonie qu’en Flandre grâce à une taxation minimaliste par rapport au 1.2 l essence pénalisé par sa puissance. Faisant de ce SUV, un modèle très rapidement rentable en Diesel. Plus globalement, l’utilisateur bruxellois et wallon d’un Diesel va atteindre plus facilement le seuil de rentabilité (en moyenne à 25.000 km), mais la hausse des accises programmées et une fiscalité qui va sans doute se calquer sur le mode de calcul flamand relèveront ce kilométrage annuel. Enfin, pour en revenir aux chiffres de la VAB, ils ne tiennent pas compte de l’assurance et des frais d’entretien, généralement un peu plus élevés pour une voiture Diesel.
Qu’en conclure ?
L’écart du coût kilomètre entre une voiture essence et un Diesel s’amenuise. Il ne faut donc plus espérer réduire le budget familial à moins de 25.000 km/an si l’on change de voiture tous les 5 ans. À part l’une ou l’autre exception, comme le Duster grâce à un prix d’achat proche entre les deux types de motorisations. Compte tenu des évolutions probables des taxes et accises dans les 2 ans à venir, de nos jours les 30.000 km/an sont plus réalistes pour l’achat d’une voiture neuve. D’autant que les moteurs essence modernes ont fait pas mal de progrès en matière de sobriété. Il ne faut pas oublier non plus les technologies de dépollution mises en place dans les moteurs Diesel qui augmentent dès lors leur coût. Néanmoins, le Diesel peut encore se montrer intéressant sur le long terme, si l’on compte garder sa voiture durant une petite décennie en roulant régulièrement sur de longs trajets. Mais attention, certaines villes en Europe (Anvers dès 2017) commencent à interdire leurs accès aux pas si vieux « mazouts » ou à les faire payer (cher).
Découvrez ci-dessous le tableau complet de la VAB (traductions sous le tableau) :
- Nieuwprijs : prix neuf
- BIV : TMC
- Jaarlijkse VB : taxe de roulage
- Gemeten verbruik : consommation moyenne
- Km/jaar : km/an
- Verschil : différence
- Meerprijs diesel aankoop + 5 jaar belastingen : supplément de prix d’achat du Diesel et taxes sur 5 ans
- Meerprijs diesel : supplément de prix du Diesel
- Minder verbruik Diesel : consommation moindre du Diesel
- Benzine : essence
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