Et si le pétrole venait à manquer dans 10 ans ? Non par un quelconque embargo, conflit à la Mad Max et épuisement des réserves. Mais tout simplement par manque de stations-service ? Les obstacles à l’achat et à l’utilisation des voitures thermiques, voire les interdictions pures et simples, vont-ils provoquer des fermetures de pompes en cascades à partir de 2030 ? Ces questions se posent sérieusement, surtout depuis que les autorités tirent à boulets rouges sur les émissions des moteurs à combustion interne des automobiles. Et qu’au niveau international, les soutiens gouvernementaux pour l’exploitation des réserves d’énergie fossile tendent à s’étioler.
En pharmacie
Petit cours d’histoire. Au début de l’automobile, à la fin du XIXe siècle, le pétrole était en compétition avec le charbon (imaginez cela en 2021), avec l’électricité (oui, déjà) et avec l’alcool. Pourquoi le moteur à combustion interne alimenté en pétrole a-t-il gagné la course ? Par sa simplicité, son efficacité et les facilités d’approvisionnement. Car à l’époque pratiquement n’importe quel solvant pétrolier pouvait convenir. Bertha Benz utilisa de la ligroïne lors de ce périple. Et ce type de produit se trouvait très facilement… en pharmacie. Un réflexe qui est resté durant quelques années aux heures de fermeture des ateliers de mécanique avant la multiplication des stations-service.
Dès 2030
De nos jours, les stations-service sont présentes partout sur le territoire. Il est donc très facile de faire son plein. Même si souvent, elles ont migré en bordure des villes et sur les grands axes. Toutefois, dans 10 à 15 ans, leur nombre pourrait diminuer drastiquement. La raison est toute simple : l’ère annoncée de la voiture électrique et la fin des investissements dans le pétrole. Il s’agit encore d’une hypothèse. D’autant qu’a priori, il restera assez de véhicules thermiques en circulation dans certaines régions pour assurer la distribution de produits pétroliers jusqu’en 2050. Toutefois, dans certaines zones, essentiellement urbaines avec des LEZ très restrictives, cela pourrait devenir très rapidement problématique.
Pas forcément de bornes
En interdisant la vente et l’utilisation des voitures à combustion interne par paliers à partir de 2024 les autorités des différentes régions européennes vont réduire la demande de combustibles fossiles. Ce qui pourrait nuire à la rentabilité des stations-service installées près des zones concernées. De nombreux gérants s’en inquiètent déjà et tentent de trouver la parade. Notamment en installant des bornes de recharge. Pourtant, ce n’est pas aussi simple que cela. Les opérateurs des stations doivent faire face aux demandes d’autorisation et aux capacités du réseau électrique auquel se connecter. Et l’hydrogène, avec également ses contraintes, n’est pas encore à l’ordre du jour pour une distribution à grande échelle.
Où aller ?
Face à ses difficultés et aux incertitudes sur la mobilité individuelle (et la possibilité de recharger sa voiture ailleurs qu’en station-service), ils pourraient décider de fermer boutique. Et si l’e-fuel n’arrive pas à s’imposer (on est en droit d’être pessimiste), l’alimentation du réservoir pourrait vraiment se compliquer après 2030 et 2035 avec la disparition de nombreuses stations. Les irréductibles conducteurs de voiture thermique auront alors bien du mal à résister sans leur potion magique. D’autant qu’on voit mal les pharmaciens reprendre leur ancienne tâche de vendeur de pétrole…
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