Dans le cadre de l’électrification du parc automobile aux horizons 2025 et 2030, il faudra que l’Union européenne fixe des objectifs ambitieux à ses pays membres en matière d’infrastructure de recharge publique. Selon les constructeurs, les spécialistes de l’écologie et les associations de consommateurs, il faut viser le déploiement d’1 million de bornes de recharge publiques d’ici 2024.
L’UE doit s’impliquer
Les instances dirigeantes européennes ont imposé des objectifs particulièrement exigeant aux constructeurs automobiles en terme de réduction des émissions de CO2, tout en pénalisant lourdement ceux qui ne respecteraient pas les niveaux imposés selon un calendrier établi jusqu’à l’horizon 2030. Des décisions qui imposent une électrification accélérée – qui a dit précipitée ? – des gammes de toutes les marques. Mais pour ces dernières ainsi que les associations de consommateurs ou les spécialistes de l’écologie, une telle ambition forcée ne pourra être réalisée que si les pouvoirs publics ne se contentent pas d’imposer des normes aveuglément mais jouent également leur rôle en participant activement à l’effort. Entre autres en termes d’infrastructure de recharge pour les véhicules hybrides rechargeables et électriques. Un domaine pour le moins lacunaire en l’état.
Dans une lettre commune envoyée aujourd'hui, l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), Transport & Environment (T&E) et le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) ont demandé aux commissaires européens chargés du climat, des transports, de l'industrie et de l'énergie, de profiter de la révision de la loi sur les infrastructures pour les carburants de substitution prévue cette année pour exiger la mise en place d'un million de bornes de recharge publiques dans l'ensemble de l'Union en 2024, et de 3 millions en 2029.
Une telle démarche enverrait un signal fort aux consommateurs dont l’une des principales inquiétudes liées à l’achat d’un véhicule électrique (ou hybride) rechargeable tient justement à la possibilité de… recharger la batterie. En outre un tel engagement permettrait de rassurer les constructeurs automobiles, aux opérateurs de réseau, d’infrastructures de recharge et aux secteur du transport qui se sent tel le dindon de la farce. En effet, voir les instances officielles instiguer des programmes budgétés et cohérents à même de supporter l’effort réclamé aux acteurs de l’automobile et de la mobilité en général constituerait un pas en avant non négligeable en vue d’atteindre les objectifs climatiques fixés par l’UE.
En outre, un tel « plan » de déploiement de bornes de recharge publiques assurerait la création d’emplois – on parle d’un million – dans toute l’Europe et aiderait à compenser, en partie du moins, les pertes d’emplois liés au ralentissement puis à l’arrêt de nombre d’activités liées à l’industrie des énergies fossiles.
William Todts, directeur exécutif de T&E : « Si nous voulons vraiment lutter contre le réchauffement climatique, nous devons passer rapidement à l'électricité. Pour accélérer la transition, nous avons besoin d'une recharge facile et omniprésente, non seulement en Norvège et aux Pays-Bas, mais aussi dans toute l'Europe. Des objectifs de recharge des véhicules électriques par pays sont un excellent moyen d'y parvenir et la Commission devrait cesser de se traîner les pieds sur ce point ».
Oliver Zipse, président de l’ACEA et PDG de BMW : « Les constructeurs automobiles européens sont les moteurs de la transition vers l'e-mobilité et se surpassent littéralement les uns les autres dans le lancement de nouveaux véhicules électriques. Mais le succès de cet énorme effort est sérieusement menacé par le retard de l'installation des infrastructures de recharge dans l'UE. La Commission européenne doit rapidement prendre des mesures et fixer des objectifs contraignants pour la mise en place d'infrastructures de recharge dans les États membres. Dans le cas contraire, même les objectifs actuels de réduction des émissions dans le cadre de la lutte contre le changement climatique sont menacés. En plus des infrastructures de recharge publiques, nous devons également mettre davantage l'accent sur la recharge sur le lieu de travail et à domicile ».
Monique Goyens : « Il doit être aussi facile de recharger une voiture électrique qu'il l'est de recharger une voiture à essence. Disposer d'une infrastructure de recharge suffisante - et pratique - est la voie vers la confiance des consommateurs et l'adoption des voitures électriques. Les décideurs politiques doivent donc s'attaquer aux problèmes pratiques, tels que l'affichage des tarifs de charge en prix par kilowattheure et l'autorisation des méthodes de paiement communément disponibles ».
Il reste cependant à déterminer une méthodologie d’attribution du nombre de bornes à mettre en place par pays et les parties représentées demandent que la directive soit remplacée par un règlement à part entière qui permette d’harmoniser les normes de recharge, méthodes de paiement et favorise une réelle transparence des tarifs.
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