Les LEZ (ZFE en France), c’est un peu le retour des remparts des cités du Moyen-Âge. Pour y entrer par la grande porte, il faut passer l’octroi, sous la forme plus moderne de la bonne vignette ou de la bonne norme Euro. Des mesures pas toujours connues des visiteurs étrangers, ni même des régionaux parfois. Ainsi, en France, un sondage a montré que 56 % des Français ne connaissent pas les ZFE nécessitant la vignette Crit’Air. Et pour les Belges, il n'est pas rare que des visiteurs de chez nous en Allemagne « oublient » la Feinstaubplakette obligatoire chez notre voisin oriental. Installées partout en Europe, ces zones LEZ ont été politiquement motivées par des objectifs écologiques et sanitaires. Pourtant, un média français ouvertement tourné vers l’écologie les remet en question… Mais préconise autre chose, à l’Italienne.
Pas efficaces
Pour le « média de l’écologie » Reporterre et les experts qu’ils ont choisi d’interroger en partenariat avec la radio publique France Inter, les ZFE ne sont pas « écologiques ». En outre, cette stratégie n’est pas efficace d’un point de vue social et en matière de mobilité alternative. Selon ce site, les ZFE ne font que forcer les citoyens à basculer vers la voiture électrique, en « délocalisant les émissions » pour produire un parc automobile à renouveler par la contrainte. De plus, cela crée « une bombe sociale dans les quartiers les plus populaires » d’après le titre de l’un des témoignages recueillis par Reporterre. Ils ont constaté que 72 % des voitures actuellement en circulation en Seine-Saint-Denis (banlieue nord-est de Paris) ne pourront plus être utilisés dans la ZFE en 2024 et même 37 % d’entre-elles dès le 1er juillet prochain. Ce qui va créer un état de « précarité de mobilité » pour ces habitants autour de Paris.
ZTL plutôt que ZFE
La solution pour Reporterre n’est pas la ZFE (LEZ), mais la ZTL. À savoir des zones à trafic limité comme en Italie. Il s’agit de zones réservées aux véhicules des seuls riverains ou de services indispensables, parfois selon certains horaires. Une solution qui réduit fortement le trafic routier et pousse les visiteurs de passage à laisser leur voiture en dehors de la ZTL et à trouver d’autres moyens de déplacement. Le média insiste aussi sur la nécessité de développer les transports en commun et les solutions alternatives de mobilité douce pour améliorer la qualité de l’air tout en évitant de creuser encore plus le fossé social en matière de mobilité.
Qu’en penser ?
Ceci dit, selon nous, la ZTL reste un rempart pour accéder en ville, avec là aussi des règles différentes derrière chaque muraille et des complications pour les visiteurs ou les navetteurs, a fortiori ceux souffrant d’une mobilité réduite. Pour réduire la pression automobile dans les villes, il faudrait effectivement améliorer (et pas à coup de mesurettes) les transports en commun, l’infrastructure pour tous les usagers et l’accueil des voitures en bordure des villes pour les y laisser le cœur léger et serein avant de continuer son chemin avec des alternatives efficaces et confortables.
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!