Environnement / Affaire Volkswagen: les voitures consomment aussi 40% de trop dénonce l'ICCT

L’ONG International Council on Clean Transportation persiste et signe aujourd’hui un nouveau rapport dans lequel l’organisme dénonce cette fois la différence entre consommation réelle et officielle calculée sur base des tests d’homologation. Pour rappel, c’est déjà cette ONG qui avait alerté les autorités américaines après avoir découvert les manipulations de Volkswagen autour du logiciel de la gestion moteur destinées à trafiquer les émissions polluantes des automobiles en condition de test.

Jusqu’à 40%

Ce nouveau rapport met en exergue la différence de consommation officielle et réelle des véhicules. Ce qui n’est finalement qu’enfoncer une porte ouverte puisqu’il est de notoriété publique que les tests d’homologation sont très éloignés de la réalité pour des raisons de comparaison et de reproductibilité. En moyenne, l’organisme aurait relevé des consommations jusqu’à 40 % supérieures aux chiffres théoriques, une différence qui s’est de surcroît creusée au fil des ans, les manufacturiers étant de plus en plus habiles dans l’optimisation de leurs mulets destinés à passer les tests. Apparemment, si la différence atteignait 8 % en 2001, elle était de 31 % en 2012 et même de 40 % en 2014. Si aucune décision n’est prise expliquait l’ONG, la différence pourrait atteindre les 50 % en 2020. Dans un communiqué, ICCT ajoutait que « l’affirmation des constructeurs selon laquelle le secteur automobile est l’un de ceux qui font les plus importants efforts pour réduire ses émissions est donc de la pure fiction ».

Mercedes plus mauvais que les autres ?

L’ONG a évidemment mené ses tests sur plusieurs marques de voitures qui démontrent que toutes les marques ne sont pas sur le même pied. ICCT se risque ainsi à déclarer que Mercedes-Benz figurerait parmi les plus mauvais élèves car la consommation réelle serait de 50 % aux chiffres officiels. Peugeot, BMW et Renault sont également pointés tandis que Toyota et Fiat s’en sortirait mieux. Un classement à prendre avec des pincettes car pas tout à fait raccords avec ce que nous avons l’habitude de mesurer au Moniteur Automobile lors de nos essais détaillés et/ou comparatifs.

Dénoncer l’optimisation

De telles différences explique l’ONG sont à mettre sur le compte d’autres« defeat device » ou de logiciels d’optimisation qui détectent effectivement les tests et sont capables non seulement d’optimiser la gestion moteur, mais aussi de débrancher certains périphériques consommateurs d’énergie. Mais ça aussi, c’est de notoriété publique comme nous le déclarait un ancien ingénieur automobile qui expliquait que ce genre de logiciel était aussi l’apanage de  boîtes automatiques habituellement plus énergivores. Rien de bien neuf sous le soleil donc si ce n’est qu’en Europe, les conducteurs auraient payé 35 milliards d’euros de carburant de trop…

Des normes à redéfinir

Dans ces conditions, on peut bien évidemment se demander quel sens a encore l’objectif (ratifié) des 95 g/km de CO2 à l’horizon 2020. Avec les événements, il y a en tous cas des chances que les objectifs soient revus de manière plus réaliste. Et d’autant plus que l’affaire Volkswagen poussera certainement à ce que la méthodologie WLTP soit bel et bien adoptée en 2017. Voire peut-être avant…