Les pétroliers envoient du carburant frelaté vers les pays d’Afrique depuis les ports néerlandais. Ces carburants de moins bonne qualité sont même toxiques car mélangés à des substances hautement cancérigènes. Ainsi, ils comprennent du manganèse, du soufre, du benzène et des produits pétrochimiques non autorisés un peu partout sur la planète. C’est la conclusion inquiétante de l’ILT (Inspectie Leefomgeving en Transport), l’Inspection pour l’environnement humain et les transports des Pays-Bas. Cette agence officielle, dépendant du Ministère des Transports, a analysé, en 2017, les cargaisons de 44 pétroliers à destination de l’Afrique de l’Ouest. Les enquêteurs néerlandais ont découvert que l’essence et le Diesel envoyé en Afrique, depuis les ports d’Amsterdam et Rotterdam, ont une teneur en soufre « 300 fois supérieure aux standards européens ».
Qualité africaine
Cette enquête pointe à la fois la responsabilité des groupes comme Total ou Shell et des négoces pétroliers ainsi que celle des ports néerlandais. Car c’est de chez nos voisins que part 50 % du pétrole à destination de l’Afrique de l’Ouest. La police néerlandaise de l’environnement compte bien demander des comptes auprès des sociétés sur son territoire. Mais la lutte contre la « qualité africaine » devra passer par une collaboration internationale. Celle de la Suisse, notamment, où siègent les principaux négociants. Bannir ce pétrole de moindre qualité s’avère d’autant plus complexe que le mélange est parfois effectué aux larges des côtes africaines. Impossible dès lors de contrôler la qualité au départ en Europe.
Réaction du Ghana
Toutefois, certains pays africains se décident de renforcer leurs normes. En tête de pont, le Ghana impose désormais une teneur en soufre de 50 mpp contre 3000 auparavant (et 10 mpp en Europe). Ce pays (producteur de pétrole) a simplement décidé de suivre les recommandations du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Pour y arriver, il doit cependant faire importer du pétrole pour le mélanger à celui de sa propre production car sa raffinerie locale n’a pas encore la capacité de produire du carburant à faible teneur en soufre. S’ils arrivent à se défaire des pressions des lobbies et des menaces de hausse de prix, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Nigéria ou le Togo pourraient suivre la voie tracée par le Ghana.
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