Après avoir perturbé le salon allemand IAA lorsqu’il se tenait à Francfort, des associations pour la lutte contre le réchauffement climatique ont déclaré leur intention de mener des actions à l’encontre de l’édition 2021 qui se tiendra cette fois à Munich, du 7 au 12 septembre 2021. Un événement déjà amoindri par l’absence de certains grands constructeurs.
L’électrique n’est pas la solution
Réunis sous le slogan « #blockIAA -- disempower car companies, protect the climate », les groupes d’activistes climatiques qui tenteront de perturber le salon de Munich estiment que la volonté des organisateurs – la VDA – d’élargir l’événement aux différentes formes de mobilité individuelle reste insuffisante.
L’objectif est de s’opposer à la « folie destructrice de l’automobile » dont l’industrie tente de conserver un modèle économique « sans avenir » alors que – selon l’organisation « Sand in the Gears » (du sable dans les rouages) la voiture électrique ne constitue une solution ni sur le plan social, ni d’un point de vue écologique, déclarant via un communiqué : « Nous nous dirigeons de manière incontrôlée vers une catastrophe climatique. Malgré cela, l'Allemagne continue d'appuyer sur l'accélérateur : des voitures toujours plus lourdes et plus grandes encombrent nos routes, emportent l'air que nous respirons et réchauffent le climat ».
Redéfinir les transports
Pour ces activistes, il est nécessaire de reconsidérer nos moyens de transports et de redéfinir une nouvelle mobilité qui prônerait l’interdiction des voitures en ville et la gratuité des transports en commun. Ils appellent également à une vision plurale des technologies de transport pour éviter la « monoculture » électrique qui promettrait l’humanité à une catastrophe sans précédent.
Que faut-il en penser ?
Sur le fond, ces militants climatiques ont raison, la propension des constructeurs automobiles à concevoir des véhicules toujours plus gros et plus lourds – qu’ils soient électriques ou non – relève d’un non-sens évident qui nuit à l’environnement autant qu’à la sécurité globale. Un engin de 2 tonnes lancé à 120 km/h polluera plus et sera plus destructeur en cas de choc qu’un véhicule 500 kg plus léger équipé du même type de motorisation.
Là où le débat reste plus ouvert, c’est au sujet de la responsabilité des constructeurs quant à la transition accélérée vers une mobilité 100 % électrique. Sur ce point, rien n’est tout blanc ou tout noir et nul ne dispose actuellement du recul nécessaire pour déterminer si cette voie est effectivement la bonne ou pas. Le boom de la voiture électrique est autant le fait de décisions à l’emporte-pièce des instances dirigeantes nationales ou régionales que des constructeurs qui estiment qu’à terme cette solution est plus efficace sur le plan climatique ou industriel. Mais rappelons que nombre de patrons de grands groupes automobiles se sont ouvertement déclarés opposés à l’imposition de la seule technologie électrique à batterie. Jusqu’à preuve du contraire, les moteurs thermiques nécessitent des carburants fossiles qui sont loin d’être vertueux pour la nature, de leur extraction à leur combustion… Le débat est ouvert disions-nous…
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