Avec l’imposition de ne pas dépasser une moyenne d’émission de CO2 de 95 gr/km pour l’ensemble des véhicules vendus par une marque, les constructeurs automobiles avaient trouvé la parade en créant des pools CO2 qui voyaient les mauvais élèves s’associer à des concurrents plus vertueux pour leur racheter leurs crédits. Bien entendu, Tesla se retrouvait en mariée idéale et a conclu un accord avec FCA et Honda. Las, l’ONG ICCT a publié un rapport qui semble indiquer que ce trio, au même titre que la paire Volvo-Ford, aurait finalement dépassé le seuil fatidique et devrait donc s’acquitter d’une amende. Alors, un constructeur de voitures électriques paiera-t-il des amendes CO2 ?
En l’état actuel, outre les pools Ford-Volvo et Tesla-FCA-Honda, le groupe Volkswagen n’a pas réussi à rester sous la barre des 95 gr de CO2 par km, contrairement à BMW ou PSA. De quoi placer Tesla, qui vend exclusivement des voitures électriques, dans une situation ubuesque. Après avoir été payé par FCA et Honda pour ses crédits, il pourrait se voir contraint de verser une partie d’un montant pouvant s’élever à près de 500 millions € à l’UE parce que ses « partenaires » se sont avérés encore plus « pollueurs » qu’escompté.
Si l’information demande encore une confirmation officielle et les montants finaux devront être précisés ultérieurement par les instances européennes, on peut se poser la question de ce qu’il adviendra de ces pools pour 2021, avec des normes encore durcies et un seuil critique abaissé. Pour Ford, le retard pris dans l’hybridation de ses modèles sera-t-elle compensée par la forte électrification de son partenaire suédois ? FCA et Honda, également peu nantis en offre électrique ou hybride, pourront-il encore compter sur Tesla pour minimiser leur infraction ? Avec la fusion Stellantis, PSA va-t-il s’ajouter à ce pool tripartite et sauver les meubles ?
Ce bilan 2020 démontre une chose : certains « mauvais élèves » actuels le sont par manque de moyens – technique et/ou financiers - ou en raison d’un retard pris dans l’électrification de leur gamme spécifique au marché européen (Honda plus particulièrement). Ce sont donc des marques dont les comptes sur le Vieux Continent ne sont pas forcément florissants qui vont devoir payer des montants parfois colossaux. Alors, la « décarbonisation » galopante voulue par l’UE n’est-elle pas trop précipitée ? Vaut-elle la peine de mettre en danger une industrie automobile européenne qui subit déjà une concurrence âpre de la Chine, entre autres ?
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