Pour fonctionner, une voiture autonome de niveau 5 a besoin d’une panoplie de capteurs et caméras gérés par des logiciels puissants. Lesquels ont besoin de microprocesseurs, de calculateurs et de réseaux neuronaux multitâches tout aussi puissants. Ce qui entraîne une consommation importante d’énergie pour pouvoir fonctionner et permettre la conduite sans intervention humaine. Le document du MIT, signé par Soumya Sudhakar, Vivienne Sze et Sertac Karaman, veut mettre « en évidence le potentiel d'émissions importantes de l'informatique embarquée dans les voitures autonome, comparable à celui de tous les centres de données actuels [dans le monde] ». L’empreinte carbone de la voiture autonome serait donc problématique. De plus, en facilitant les déplacements individuels et en permettant d’effectuer d’autres tâches que la conduite, la fréquence d’utilisation pourrait croître. Augmentant encore un peu plus les émissions polluantes. Sauf si l’industrie parvient à faire des progrès à différents degrés.
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Comparaison avec Facebook
En considérant que sur 1,45 milliard de voitures en circulation, 1 milliard soient autonomes (et électrifiées de surcroît), alors, selon les calculs du MIT, tout ce parc émettrait 0,14 gigatonne de gaz à effet de serre supplémentaire par an, à raison d’une heure d’utilisation par jour avec un système nécessitant une puissance en énergie électrique de 2,5 kW. En roulant, une voiture autonome devrait calculer 10 opérations logiques, appelées inférences, par réseaux neuronaux DNN à 60 Hz via ses caméras. Au total, on atteint ainsi 21,6 millions d'inférences par heure d’utilisation. Faisant de ces véhicules des « superordinateurs sur roues ». Pour 1 milliard de voitures en circulation 60 minutes par jour seulement, on arrive au chiffre astronomique de 21,6 quadrillions (en chiffres : 21.600.000.000.000.000) d'inférences quotidiennes ! À titre de comparaison, selon ces chercheurs, Facebook exécute des trillions (x.000.000.000.000) d'inférences DNN par jour dans ses centres de données.
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Que faire ?
Néanmoins, les chercheurs du MIT ont estimé que, selon 90 % de leurs scénarios modélisés, il suffirait que les voitures autonomes utilisent une informatique embarquée avec une puissance électrique inférieure à 1,2 kW pour ne pas dépasser l’ensemble des émissions des datacenters en 2018 ! Il y a donc un défi lancé à l’industrie automobile et à l’industrie informatique : améliorez vos systèmes et technologies de guidage et de conduite pour réduire leurs besoins énergétiques de la voiture autonome. En tout cas, à un rythme bien plus soutenu qu’actuellement. En considérant que la charge de travail informatique doublera tous les 3 ans, l'efficacité du matériel devrait doubler chaque 1,1 an pour que les émissions en 2050 soient égales aux émissions des centres de données en 2018 ! Et ce, en suivant une courbe de décarbonisation au rythme actuel. Un cerveau, des yeux, des mains et des pieds pour conduire, finalement c’est peut-être nettement plus écologique… et plus amusant !
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