Dans une forte démonstration d’opportunisme, les associations européennes de constructeurs automobiles (ACEA), de fournisseurs (CLEPA), de fabricants de pneus (ETRMA) et de garagistes (CECRA) ont envoyé une lettre à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, pour reporter un peu plus les objectifs en matière de CO2. La raison en est la crise du coronavirus qui coûte beaucoup d’argent au secteur et qui a également mis un frein aux travaux de recherche et développement. Mais, comme l’explique Transport & Environnement, cette crise n’a aucun impact négatif sur les émissions moyennes de CO2 des voitures vendues. Au contraire.
Mauvaise réaction ?
T&E donne l’exemple de la crise bancaire de fin 2008, qui a poussé les consommateurs à acheter des voitures plus petites et plus économes en carburant. Le résultat : une baisse record de 5,1 % des émissions moyennes de CO2 des voitures neuves. Ceci est bien sûr influencé par le type de voitures vendues, et ce sont précisément les SUV actuellement lucratifs qui obtiennent de moins bons résultats en termes de consommation. L’organisation ne voit donc pas pourquoi les objectifs de CO2 d’une moyenne de 95 g/km pour la flotte ne pourraient pas être atteints cette année, d’autant plus que les ventes européennes de VE au cours des deux premiers mois avec 6 % de part de marché (un record !) se situent parfaitement dans les 3 à 7 % nécessaires. De plus, si les ventes globales de 2020 s’affaiblissent de manière significative, ces deux premiers mois pourraient donc avoir un poids statistique encore plus important. Il est cependant frappant de constater que les trois grands groupes automobiles allemands, VW, Daimler et BMW, ont déjà indiqué qu'ils ne soutiennent pas la proposition de reporter les objectifs en matière de CO2.
Trump fait marche arrière
Aux États-Unis également, la crise sanitaire est utilisée pour mettre en œuvre des règles alors que l’attention du public est concentrée sur autre chose. Selon Electrek, le président Trump a l’intention d’assouplir les mesures de consommation introduites par le président Obama. L’obligation initiale des fabricants était de parvenir à une réduction moyenne de la consommation de 5 % par an entre 2021 et 2026, dans le but d’atteindre une consommation théorique moyenne de 54,5 mpg, soit 4,4 l/100 km. Pour Trump, une réduction de 1,5% est suffisante, avec le sophisme que les voitures peuvent alors devenir moins chères et/ou plus sûres. En septembre, il était déjà interdit aux États d’introduire des normes d’émission individuelles.
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