Britishvolt ambitionnait de construire une usine de production de batteries pour voitures électriques dans le nord de l’Angleterre avec une capacité de 38 GWh, pour un montant de 3,8 milliards £ (environ 4,32 milliards € au moment de rédiger cet article). Las, faute d’investisseurs aux reins suffisamment solides, la start-up britannique a demandé et obtenu son placement sous administration judiciaire et a mis à pied la quasi-totalité de ses 300 employés mardi 17 janvier 2023. Avec cet échec – inévitable ? – c’est l’industrie automobile britannique qui est électrocutée et se retrouve fragilisée face à la concurrence européenne !
Un site prêt à l’emploi
Britishvolt avait sélectionné un site idéal au nord de l’Angleterre, à Blyth, pour ériger sa première usine. À terme, cette dernière devait être en mesure de produire jusqu’à 38 GWh de batteries. Les démarches étaient pourtant en bonne voie puisque le terrain avait été acquis et le permis de construire validé. Ce qui fait désormais du site de Blyth l’emplacement « prêt à l’emploi » le plus propice sur le territoire britannique.
Placé sous administration « en raison de l'insuffisance des investissements en capital » selon les administrateurs de EY-Parthenon, la branche restructuration du cabinet comptable Ernst & Young, Britishvolt a donc dû licencier 300 de ses employés. Si la perspective d’un sauvetage de dernière minute semble peu probable, l’attractivité du site de production ainsi que l’obtention du permis de bâtir pourraient intéresser des repreneurs éventuels. Qu’ils soient britanniques ou non. On rappellera toutefois que plusieurs offres de rachat à concurrence de 30 millions £ avaient été refusées par les créanciers de Britishvolt.
Exigences européennes et récession
Suite au Brexit, le secteur automobile du Royaume-Uni se retrouve dans l’obligation de produire une grande partie de ce qui constitue la valeur globale d’un véhicule électrique sur son territoire afin de se conformer aux exigences commerciales de l’Union européenne. Une contrainte qui nécessite la création de quatre à six grandes « gigafactory » au sein du Royaume-Uni pour assurer la survie de l’industrie automobile. À plus forte raison suite à la décision d’interdire la vente de véhicules neufs à moteur thermique dès 2030 sur le marché britannique.
L’échec de financement du projet porté par Britishvolt démontre les difficultés rencontrées pour collecter des fonds à grande échelle e cette période de récession doublée d’une forte hausse des taux d’intérêt. Actuellement, la Grande-Bretagne ne compte qu’un seul site de production de batteries, celui de Nissan à Sunderland, dont la capacité reste limitée à 1,9 GWh. Certes, le constructeur japonais a lancé la construction d’un second site d’une capacité de 9 GWh, en collaboration avec un partenaire chinois, Envision AESC. Si cela reste insuffisant pour soutenir l’effort global, Nissan a toutefois précisé que cette deuxième usine pourrait augmenter sa capacité de production jusqu’à 25 GWh, à terme. En outre, la fin de l'aventure pour Britishvolt entraîne la perte d'un partenaire pour Aston Martin dans le cadre de la stratégie électrique du constructeur de Gaydon.
Source : Automotive News
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!