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Industrie et économie / L’UE doit-elle se protéger des constructeurs chinois ?

Rédigé par Frédéric Kevers le 20-10-2022

À l’occasion du Mondial de l’automobile de Paris, le PDG de Stellantis a déclaré que l’Union européenne devrait appliquer aux marques chinoises les mêmes conditions d’importation que celles imposées par la Chine aux constructeurs européens.

Le salon de Paris est marqué par la désertion des constructeurs traditionnels. En dehors de quelques marques du groupe Stellantis et du groupe Renault, la diversité émane principalement – voire uniquement – des nouvelles marques chinoises qui débarquent sur le marché européen. L’occasion pour certains acteurs majeurs de l’industrie automobile européenne de monter au créneau et de réclamer des mesures plus dures en matière de taxes d’importation à l’encontre des voitures chinoises… histoire de leur « renvoyer l’ascenseur ».

Différence de taxation

Dans sa déclaration, Carlos Tavares – PDG de Stellantis – s’est ému du fait que les marques chinoises doivent s’acquitter de droits de douanes de seulement 10 % quand les marques européennes sont taxées à raison de 15 à 25 % sur leurs modèles fabriqués en Europe et importés en Chine. Cette différence favorise un sérieux avantage tarifaire pour les marques chinoises. Si elles restent largement confidentielles à l’heure actuelles, certaines comme BYD débarquant à peine, elles représentent tout de même 5 % du marché européen des véhicules électriques selon Transport & Environment. Rappelons à cet égard que MG et Polestar sont inclus dans le lot des marques chinoises.

En outre le patron français s’inquiète de la stratégie commerciale appliquée par les constructeurs chinois afin de s’implanter plus rapidement sur notre marché : « le marché européen est largement ouvert aux Chinois et nous ne savons pas si leur stratégie consiste à prendre des parts de marché à perte et à augmenter leur prix plus tard ».

Unité européenne ?

Cependant, pour mettre en place une politique plus « protectionniste » envers les constructeurs « non-européens » de véhicules électriques qui importeraient des VE en Europe sans les y avoir fabriqués, l’intention doit émaner de l’Union européenne. Or, si les États-Unis ont d’ores et déjà lancé une telle démarche, les États du Vieux Continent ne sont certes pas sur la même longueur d’onde à l’idée d’une taxation plus forte à l’encontre des véhicules chinois.

En effet, sur ce point de vue, la position de l’Allemagne n’est pas le même que celui de la France ou de l’Italie, les constructeurs teutons étant mieux implantés sur le marché chinois. Ils craignent donc que des mesures plus restrictives envers les marques chinoises en Europe ne se traduisent par une réplique de la Chine qui pourrait augmenter encore les droits de douane pour leurs produits. Cependant, Carlos Tavares a trouvé un support de premier choix en la personne du président français, Emmanuel Macron qui a déclaré dans un entretien accordé à nos confrères du « Journal Les Échos » qu’une réforme des subventions aux véhicules électriques était nécessaire afin de mieux protéger les constructeurs européens de la concurrence extérieure.

De son côté T&E estime que l’industrie automobile européenne doit accélérer le développement et la commercialisation de modèles électriques afin de rester compétitive face aux Chinois et Américains. Tant pour des raisons économiques qu’écologiques.

Source : Automotive News Europe

Web Editor

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