La production locale de batteries destinées aux voitures électriques constitue un enjeu économique majeur. Par conséquent, les pays de l’Union européenne n’hésitent pas à se lancer dans des guerres de lobbying pour obtenir les faveurs d’entreprises spécialisées lorsqu’il s’agit de construire une nouvelle usine en Europe. Ce fut le cas pour ProLogium. La société taïwanaise dispose déjà d’une gigafactory à Taïwan mais voulait en construire une deuxième à l’étranger, idéalement en Europe. D’une liste de 13 nations, seules trois restaient dans le « sprint » final : l’Allemagne, la France et les Pays-Bas. C’est donc l’Hexagone qui a été sélectionné grâce à un lobbying important de la part du gouvernement d’Emmanuel Macron.
5,2 milliards d’euros
Pour remporter cette bataille économique et industrielle face à ses deux rivaux, la France a donc pu compter sur une implication personnelle de son président. Non seulement l’obtention de ce contrat relève d’une nécessité dans la transition vers une mobilité exclusivement électrique, mais elle doit aussi permettre à Emmanuel Macron et son gouvernement de redorer leur blason après la controverse de la réforme des pensions qui a largement divisé les Français.
Pour séduire ProLogium, la France a donc offert des subsides conséquents : 5,2 milliards €. Un financement sous forme d’incitations financières validées par l’UE suite au lobbying du Président Macron et de Bruno Le Maire, son ministre des Finances. Ce fut suffisant pour convaincre Gilles Normand, vice-président de ProLogium. En outre, le gouvernement français a annoncé l’octroi d’un nouveau crédit d’impôt jusqu’à 40 % du capital investi dans la création d’entreprise liée à l’énergie « propre » ou à la production de batteries.
15.000 emplois
Comme mentionné plus avant, cet accord pour la construction d’une usine de production de batteries destinées aux voitures électriques revêt une importance cruciale puisqu’il permettra la création d’au moins 3000 emplois directs, selon ProLogium auquels s’y ajouteraient près de 12.000 emplois indirects. Un véritable boost pour la région de Dunkerque, touchée par plusieurs années de déclin industriel.
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Un projet séduisant
Cependant, selon M. Normand, le choix de Dunkerque doit beaucoup également à la politique de production d’énergie « décarbonée » de la France qui compte un parc de centrales nucléaires dense et des capacités grandissantes de production d’énergie via les parcs éoliens maritimes et via l’énergie solaire.
En outre, la création d’un pôle industriel qui comportera trois usines déjà en construction dans la région – rappelons le projet ElectriCity de Renault, entre autres – favorise la constitution d’un tissu industriel riche en fournisseurs de matériaux, sous-traitants spécialisés et travailleurs qualifiés.
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