En 2019, Hyundai et Kia ont investi 80 millions € pour une participation de 12 % dans Rimac avec en ligne de mire une collaboration pour le développement d’une sportive électrique pour le label N de Hyundai et d’un second modèle sportif utilisant une pile à combustible. Ces deux projets seront repris totalement en charge par Hyundai qui les gèrera en interne. Pour autant, rien n’indique actuellement si les Coréens revendront leurs parts de la start-up croate ou en resteront un actionnaire. Ce revirement serait lié aux liens renforcés entre Rimac et Porsche depuis 2021.
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Pour rappel, Porsche a augmenté sa participation au capital de Rimac en passant de 10 à 24 % de parts, soit le double de Hyundai-Kia. En parallèle, Rimac a créé avec Porsche une coentreprise Bugatti-Rimac qui laisse le contrôle de la marque d’hypercar de très grand luxe au patron de Rimac, le constructeur croate détenant 55 % des parts pour 45 à Porsche. Le rôle joué par Hyundai au sein de la start-up est dès lors devenu moins clair et surtout, le groupe coréen s’est retrouvé en position d’actionnaire minoritaire.
Il en résulte que le projet de sportive électrique entamé avec Rimac sera finalisé en interne avec une présentation de ce modèle N prévue en 2023. Par contre, il semblerait que le second projet concernant le développement d’un véhicule sportif doté d’une pile à combustible à hydrogène, annoncé par le concept Hyundai Vision FK en 2021, ne connaîtra pas de suite. Interrogés par nos confrères d’Automotive News Europe, Hyundai n’a pas répondu quant à ses intentions futures en termes d’actionnariat au sein de Rimac tandis que du côté croate, un porte-parole a déclaré que la start-up avait « deux projets actifs de haut niveau en cours [avec Hyundai], un projet achevé et plusieurs projets futurs en cours de discussion ».
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Pour Rimac, il est hors de question de tergiverser ou de faire de courbettes aux actionnaires, petits ou grands. Mate Rimac, fondateur et CEO de la start-up a rappelé qu’il n’était pas du genre à jouer la sécurité et que « s'il doit y avoir des frictions avec nos actionnaires et les personnes plus expérimentées qui arrivent dans l'entreprise, ce sera cela », ajoutant qu’en dépit des accords avec Porsche pour Bugatti-Rimac et de la participation accrue du constructeur allemand dans son capital, il ne considérait pas encore son entreprise comme pérenne et que sa mission première restait de la développer et d’en consolider l’assise financière et industrielle.
La volonté du groupe Hyundai de monter en gamme et de se hisser au rang de leader de la mobilité électrique a peut-être amené le groupe coréen a décider de prendre ses distances afin d'éviter tout parasitage entre ses propres projets et ceux de Porsche - et du groupe Volkswagen par percolation - en raison des liens de plus en plus étroits qui unissent la start-up croate et son actionnaire allemand. De plus, si l'on se fie aux déclarations de Rimac, le développement technologique commun sur le projet de sportive électrique N étant terminé, Hyundai n'a plus de raison de poursuivre cette collaboration.
Sources : Automotive News Europe & Bloomberg
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