Suite à une quinzaine de cas avérés d’incendies en raison d’un défaut lié à la batterie, Hyundai va devoir rappeler 82.000 véhicules électriques pour procéder au remplacement de leur pack de batteries. Un rappel qui fait suite à un précédent dont la solution n’a semble-t-il pas été totalement efficace. Si le coût global des deux rappels s’élèvera à environ 900 millions $ (740 millions €), la question de la prise en charge de ces frais reste ouverte entre le constructeur et son fournisseur, LG Energy Solution.
Qui paie quoi ?
Car le coût d’un rappel est normalement imputable au responsable du problème. En cas de responsabilité partagée, il convient d’établir la « répartition » de la charge financière. Pour Lee Hang-koo, chercheur principal au Korea Institute for Industrial Economics & Trade, l’enjeu de ce dossier est capital et servira d’exemple pour le futur, dans une industrie automobile en pleine mutation vers la mobilité électrique.
« Ce rappel est très important pour Hyundai et LG, car nous sommes au début de l'ère du véhicule électrique. La façon dont Hyundai traitera ce problème créera un précédent non seulement en Corée du Sud mais aussi dans d'autres pays. » (L. Hang-koo)
En effet, il s’agit de l’un des premiers rappels pour le remplacement massif de batteries organisé par un grand constructeur. Principal véhicule concerné, le Kona EV, best-seller électrique de Hyundai, avait déjà fait l’objet d’un premier rappel pour une mise à jour logicielle liée à la gestion de la batterie suite à une série d’incendies. Or, ce second rappel est consécutif à un nouvel incendie, sur l’un des véhicules inclus dans le rappel initial. Une enquête a dès lors été ouverte par les autorités sud-coréennes qui devra déterminer si les mesures prises lors de la première intervention (logicielle) étaient suffisantes ou si des dispositions matérielles étaient déjà nécessaires. Cela permettra d’établir le degré de responsabilité – et donc la répartition des coûts – entre Hyundai et son fournisseur LG Energy Solution, branche de LG Chem en charge de la fabrication des batteries.
LG Chem qui a immédiatement rejeté la faute sur son client, Hyundai, en affirmant que ce dernier n’avait pas appliqué les suggestions émises pour une logique de charge rapide dans le système de gestion des batteries, en précisant que les batteries n’étaient pas défectueuses et ne constituaient pas une cause directe des incendies répertoriés. Du côté de Hyundai, on se refuse à tout commentaire. Toutefois, le ministère des transports de Corée du Sud a déclaré avoir détecté des défauts dans certaines cellules de batteries produites dans une usine chinoise de LG Energy Solution, ce qui tendrait à démontrer que le problème n’est pas uniquement logiciel mais également – au moins en partie – matériel.
Les points de vue divergents de Hyundai et LG quant aux causes réelles de ces incendies posent la question de la collaboration future entre ces deux entreprises coréennes. En outre, la volonté du fournisseur de rejeter la faute sur son client s’explique par les dommages que subirait sa réputation et donc son potentiel commercial ultérieur s’il était tenu pour responsable, en tout ou en partie. Un impact potentiellement encore plus dommageable que le coût du rappel en lui-même.
Au total, près de 76.000 Kona EV produits entre 2018 et 2020 constituent la majorité des véhicules concernés par le rappel. S’y ajoutent des Ioniq VE ainsi que les bus Elec City, dans une moindre mesure. Hyundai préconise, en attendant que la batterie soit remplacée, de ne pas aller au-delà de 90 % de charge sur la batterie d’origine.
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