Industrie et économie / Industrie automobile : pas de puces, pas d'autos

Élément essentiel au bon fonctionnement des systèmes électroniques embarqués des voitures modernes – info-divertissement, assistances à la conduite, etc. – les semi-conducteurs se retrouvent également au cœur des consoles de jeu, ordinateurs, smartphones et autres objet multi-médié connectés, autant d’appareils dont les ventes ont connu un boom lié aux conséquences du COVID-19. Du coup, les producteurs de ces puces électroniques ne parviennent plus à suivre la cadence et une pénurie mondiale impacte différents secteurs dont celui de l’automobile. En plus de Toyota et Honda, le groupe Volkswagen, Ford ou FCA ont dû ou devront stopper la production dans certaines usines, faute de puces.

L’impact de la pandémie de coronavirus sur les chaînes d’approvisionnement des usines est considérable. Honda stoppera la production de la Civic – pour la troisième fois en 2 mois - dans son usine britannique de Swindon. Toyota a connu le même sort sur certaines lignes de production en Chine tandis qu’en Allemagne, Audi et VW ont ralenti leur production par manque de puces à semi-conducteurs. Un porte-parole de Volkswagen ayant déclaré à nos confrères d’Autocar : « Jusqu'à présent, nous n'avons pas quantifié l'impact sur le volume total, car nous continuons à travailler intensivement avec nos fournisseurs pour minimiser les pénuries. Toutefois, nous prévoyons que les ramifications se poursuivront au moins au premier trimestre, avec la possibilité de récupérer tout volume perdu plus tard dans l'année ».

Petit Poucet

Mais les usines chinoises et européennes ne sont pas les seules concernées. L’Amérique est également touchée. Ford a interrompu la production des Ford Escape et Lincoln Corsair dans son usine du Kentucky tandis que FCA en a fait autant pour ses chaînes de production au Mexique et au Canada.

Pour une fois, l’industrie automobile paie le prix de sa taille ! En comparaison des autres secteurs utilisant des puces à semi-conducteurs, l’automobile ne pèse pas si lourd que ça et le ralentissement de son activité en raison du COVID-19 a poussé les producteurs de semi-conducteurs à favoriser l’approvisionnement d’autres industries pour minimiser l’impact sur leur activité. Un choix économique et industriel qui tombe sous le coup du bon sens. Selon Bloomberg, 1 milliard de smartphones sont fabriqués chaque année en comparaison d’environ 100 millions de voitures. Autant dire que l’auto ne fait pas le poids !

Cette pénurie, qui touche – entre autres – les N°1 et N°2 du marché mondial de l’automobile aura pour conséquence prévisible l’allongement des délais de livraisons des véhicules produits dans les usines touchées. Pour se prémunir d’une telle issue, General Motors a introduit une demande auprès du gouvernement de Taiwan pour sécuriser la production et la fourniture des puces qu’il exploite. Une démarche qui aurait également été entreprise par l’Union Européenne selon une source de Bloomberg.

Sources : Autocar/Bloomberg