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Industrie et économie / L’UE veut lutter contre l’invasion chinoise

Rédigé par Frédéric Kevers le 13-09-2023

Face à ce que la présidente de la Commission européenne appelle une inondation de voitures chinoises, l’Union européenne a ouvert une enquête sur les subventions chinoises accordées aux véhicules électriques.

Pour Ursula von der Leyen – présidente de la Commission européenne – les subventions accordées par l’état chinois à ses constructeurs pour la production de voitures électriques est contraire à une saine concurrence et favorise l’expansion massive et rapide des arques chinoises au niveau mondial, donc en Europe. Selon Mme von der Leyen, la Chine fausse le marché de la voiture électrique. L’Union européenne a donc ouvert une enquête sur ce sujet, avec le risque de représailles de la part de la Chine.

Rendre le marché fair-play

Pour les institutions européennes, le fait que la Chine subventionne largement la production de véhicules électriques sur son territoire avantage lourdement les constructeurs chinois sur le marché mondial de la voiture électrique en leur permettant de vendre leurs modèles à un prix moindre, tant en Chine qu’au niveau mondial. Rappelons que la quasi-totalité de la production de voitures électriques en Chine est prise en charge par des constructeurs chinois – pour leur compte ou celui de marques étrangères – à l’exception notable de Tesla. En « soulageant » ses marques nationales d’une partie du coût réel de production de leurs VE, le gouvernement chinois leur permet de les vendre en Europe à des tarifs avec lesquels les constructeurs historiques européens ne peuvent rivaliser, au grand dam des groupes Volkswagen et Stellantis, entre autres.

Réagir ou mourir ?

Certes, l’Union européenne est tenue par son « Green Deal » qui vise à interdire la vente de véhicules neufs à moteur thermique à partir de 2035. Certes les instances européennes ont temporairement révisé les règles en matière d'aides d'État, en réponse aux subventions massives accordées par les États-Unis et la Chine dans les domaines de l’automobile électrique et des technologies durables. Mais de son côté, la Chine favorise ouvertement son industrie automobile « électrique » tout en pénalisant lourdement les constructeurs étrangers qui commercialisent sur son territoire des voitures produites en dehors de la Chine ou impose à ces derniers de produire en Chine avec un partenaire chinois. L’Europe se doit donc de se protéger face à de telles pratiques, voire à imposer le même type de mesures à l’instar des États-Unis par exemple. De même, la volonté d'introduire des droits de douane dès 2024 sur les véhicules électriques expédiés entre l'UE et le Royaume-Uni pourrait favoriser l'industrie chinoise, à nouveau.

Politiques vs industrie automobile

Mais prendre des mesures à l’encontre des constructeurs chinois qui vendent des VE en Europe expose les pays européens à des « représailles » de la part de la Chine. En outre, encore faut-il que les différents gouvernements s’accordent sur la stratégie à appliquer et trouvent un consensus avec les constructeurs eux-mêmes. Pour Bruno Le Maire (ministre français des finances), la situation est urgente : « Nous avons maintenant besoin d'une stratégie industrielle européenne qui soit beaucoup plus proactive, beaucoup plus innovante, beaucoup plus protectrice de nos intérêts industriels par rapport à la Chine et aux États-Unis ».

À cet égard, le patron de Mercedes a récemment déclaré que selon lui, il fallait « défendre le libre échange » et que les droits de douane et les barrières commerciales avec la Chine n'étaient pas la voie à suivre. Carlos Tavarès, patron de Stellantis, fustige de son côté la passivité des instances européennes. Deux positions opposées mais qui émanent de constructeurs aux préoccupations très différentes et menacées à des degrés très éloignés. Là où Mercedes peut encore s’appuyer sur son prestige et ses tarifs traditionnellement élevés donc plus à même d’absorber le coût des VE sans ruiner la marge, les marques de Stellantis aux vocations plus « populaires » souffrent bien davantage de la concurrence directe de voitures électriques chinoises qui visent la même clientèle.

Source : Automotive News

 

Web Editor

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