Industrie et économie / Pénurie de puces : 5 millions de voitures touchées en 2021

Les chiffres d’immatriculation sont mauvais. C’est à la fois lié à l’incertitude du marché et à une pénurie de puces électroniques. Ce qui retarde la production des modèles commandés et allonge les délais de livraison (et donc d’immatriculation). Les clients ayant commandé un véhicule neuf ces dernières semaines le constatent d’ailleurs amèrement. La patience est de rigueur. D’où vient cette pénurie et quelles en sont les conséquences ?

Conjonction défavorable

Le manque de puces électroniques dans l’industrie automobile est lié à une conjonction de facteurs. Il y a eu la pandémie avec la fermeture d’usines en 2020 et un retard qui n’a pas pu être résorbé, notamment à cause de l’incendie le 19 mars 2021 de Renesas Electronics, un fournisseur important, à Naka, au Japon. Les usines à Taïwan ont-elles dû ralentir leur production à cause d’un manque d’eau nécessaire à la production. Ces incidents s’ajoutent à un phénomène structurel : un décalage entre l’offre et la demande. La production et le marché des puces électroniques suivent un cycle régulier de surproduction et de sous-production lié aux investissements irréguliers dans cette industrie. De plus, une demande plus élevée que prévu à cause du télétravail et de nouveaux besoins électroniques étire davantage cette oscillation « naturelle ». Ce qui influence aussi les prix.

5 millions en moins

Ce manque de puces oblige donc les constructeurs automobiles à ralentir leurs chaînes d’assemblage. Un centre de recherche allemand à Duisburg a calculé qu’au lieu des 80 millions de voitures qui auraient pu être produites sans la crise des semi-conducteurs, 74,9 millions de voitures sortiront des usines en 2021. Soit un déficit de 5 millions par rapport aux estimations initiales. Ce qui a un impact sur la croissance du marché, en ralentissement. La pénurie de puces devrait continuer jusqu’en 2022. L’industrie automobile pourrait donc connaître des difficultés à s’approvisionner pendant 18 mois au moins. Et ça, sans une éventuelle pénurie de cellules lithium-ion liée à une probable augmentation de la demande en voitures électriques dès 2022 !