Désireux de freiner l’invasion des voitures électriques chinoises ou produites en Chine, les États-Unis ont décidé de faire passer les droits de douane sur ces modèles de 27,5 à 102,5 %. Une mesure radicale qui pourrait coûter cher à certains constructeurs… pas forcément « chinois », à l’instar de Polestar ou Volvo. En effet les deux marques-sœurs produiront leur porte-drapeau – le Polestar 3 et le Volvo EX90 respectivement – en Chine. Or ces deux grands SUV électriques sont taillés pour le marché américain. Dès lors, Polestar réagit en annonçant le début de la production du Polestar 3 aux États-Unis et celle de la Polestar 4 en Corée du Sud dans un avenir proche.
Production mondialisée
Concrètement, Polestar était fortement orienté vers la Chine en matière de production. Conscient des conséquences potentielles d’un tel choix, Thomas Ingenlath – PDG de Polestar – a déclaré que le constructeur aux racines suédoises et au financement chinois avait anticipé la diversification de ses sites de production. Cela se concrétisera dès l’été 2024 par le début de la production du Polestar 3 dans l’usine américaine de Volvo à Charleston, en Caroline du Sud. En 2025, les Polestar 4 destinées au marché américain sortiront également des chaînes du site Renault Korea Motors à Busan, en Corée du Sud.
Retour de bâton ?
Si ces perspectives de production en dehors de la Chine pour des modèles destinés au marché américain semblent cohérentes, il reste à voir quelle sera la réaction de l’Empire du Milieu face aux mesures instiguées par le gouvernement de Joe Biden. De même, qu’en sera-t-il si l’Union européenne décide d’imiter son homologue d’Outre-Atlantique ? Pourrait-on envisager la production de Polestar 2, 3 et 4 en Europe ? Intrinsèquement, la 2 partage ses dessous techniques avec les Volvo EX40 et EC40 construites à Gand tandis que le grand SUV 3 fait de même avec le Volvo EX90. Une production en Suède ou dans la troisième usine européenne du constructeur scandinave pourrait s’envisager.
Mais avant d’en arriver là, il faudra déterminer l’impact des mesures protectionnistes des États-Unis – et de la France notamment en Europe – sur les ventes des nouvelles Polestar et donc sur les finances de l’entreprise désormais soutenue par Geely mais plus par Volvo. Sans augmentation substantielle des volumes écoulés, à plus forte raison avec ces deux nouveaux modèles sensés générer davantage de marge bénéficiaire, l’avenir de Polestar pourrait tout simplement ne pas se dessiner alors que le constructeur prend enfin son envol en termes de produits et de philosophie de marque.
Instabilité financière
Dans une conférence accordée lors des premiers essais dynamiques des Polestar 3 et 4, à Madrid, Thomas Ingenlath a reconnu que des erreurs quant à ses états financiers de 2021 et 2022 avaient émergé et pourraient influencer les résultats de l’entreprise pour ces deux années d’environ 5 %, de manière positive pour l’une et négative pour l’autre, sans préciser laquelle est lésée. De quoi mettre à mal la valeur de l’action Polestar ? Peut-être puisqu’il semble que cette annonce l’ait fait passer sous la barre symbolique de 1 $. Suffisant pour remettre en question son inscription en tant que constructeur automobile au Nasdaq. Heureusement, la transparence de Polestar et le support de Geely devraient permettre de surmonter cet écueil.
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