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Industrie et économie / Volkswagen, 30.000 emplois sur l’autel de la voiture électrique

Rédigé par Frédéric Kevers le 14-10-2021

Selon Herbert Diess, PDG de Volkswagen, le passage au tout électrique pourrait provoquer jusqu’à 30.000 emplois perdus au sein du groupe afin de maintenir la compétitivité des usines face à Tesla.

La transition vers les voitures électriques impose aux constructeurs traditionnels une nouvelle approche industrielle afin de rester compétitifs face à des nouveaux venus – Tesla en tête – qui érigent des usines directement et uniquement conçues pour produire des voitures électriques. Une quête d’efficacité qui pourrait conduire à la suppression de 30.000 emplois au sein de Volkswagen selon son patron Herbert Diess. Du moins si le groupe prolonge la dualité gammes thermique et électrique en parallèle.

Le modèle Tesla

Aujourd’hui, produire une voiture thermique, électrifiée ou pas, nécessite une main d’œuvre nettement supérieure à la production d’un modèle 100 % électrique. Un constat laconique qui impose aux constructeurs traditionnels de faire des choix. Selon Herbert Diess, il est impératif pour Volkswagen de passer rapidement à une gamme 100 % électrique exclusivement si le groupe veut préserver l’emploi. Sans une telle mutation, le maintien prolongé de la fabrication de voitures thermiques et/ou hybrides pourrait causer la perte de 30.000 emplois.

« Il ne fait aucun doute que nous devons nous pencher sur la compétitivité de notre usine de Wolfsburg face aux nouveaux entrants sur le marché. Tesla établit de nouvelles normes de productivité et d'échelle à Grunheide. » (Michael Manske, porte-parole de Volkswagen)

Il faut dire que le géant allemand se retrouve désormais opposé à des spécialistes de l’électrique, dépourvus de passé industriel et qui peuvent directement partir d’une feuille blanche en profitant de la moindre complexité des véhicules électriques pour assurer une production plus efficace et moins « gourmande » en main d’œuvre humaine. L’exemple type étant celui de Tesla, capable de produire 500.000 voitures par an, à terme, dans son usine de Berlin avec seulement 12.000 employés là où Volkswagen emploie 25.000 personnes pour fabriquer 700.000 véhicules dans son usine historique de Wolfsburg.

>> Lisez aussi – Renault : 2000 emplois supprimés à cause de l’électrique ?

Diess parle trop et trop vite

Le comité d’entreprise de Volkswagen, s’il reconnaît que la transition vers une production de modèles exclusivement électriques pourrait coûter de nombreux emplois en cas de processus trop lent, réfute le nombre avancé par Herbert Diess – 30.000 emplois – et estime qu’une telle réduction des effectifs est « absurde et sans fondement ». Il est vrai que le patron de Volkswagen est un adepte des déclarations « coup de poing», mais son raisonnement n'est cependant pas dénué de sens.

100.000 emplois en Allemagne

Il n’en reste pas moins que la moindre complexité des voitures électriques nécessite moins de personnel pour en assurer la production et des qualifications différentes. Une réalité simple et brutale qui conduira d’office à des pertes d’emplois massives et à une nécessité de réorienter une partie des employés vers de nouvelles spécialités, comme l’a déjà envisagé Porsche par exemple. Rien qu’en Allemagne, le passage au « tout électrique » pourrait coûter jusqu’à 100.000 emplois. Une bombe économique et sociale quoi s’annonce difficile – qui a dit impossible ? – à désamorcer.

 

 

 

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