Une route transformée en zone de recharge par induction, ce n’est pas une première. Un projet similaire a déjà vu le jour au Royaume-Uni en 2017. En 2021, Stellantis a inauguré un circuit de plus d’un kilomètre permettant la recharge par induction en roulant en Italie tandis qu’une université américaine et une start-up allemande ont collaboré au développement d’une route magnétique avec le même objectif. Mais cette fois, c’est l’État de Floride qui finance une entreprise norvégienne, ENRX, pour créer et tester un tronçon d’un mile (1,6 km) d’autoroute en voie de recharge pour véhicules électriques.
Les États-Unis après l’Europe
Nous l’avons mentionné en introduction, l’idée d’une route capable de recharger les véhicules électriques par induction pendant qu’ils roulent n’est pas nouvelle et fait déjà l’objet de diverses expérimentations en Europe, dont au moins une couronnée de succès pour Stellantis en Italie. L’un de ces projets implique même l’université américaine de Purdue en collaboration avec la start-up allemande Magment, mais aucune initiative n’avait encore été lancée sur le sol américain. C’est désormais le cas… en Floride où une subvention publique de 13,6 millions $ (soit 12,3 millions € au moment d’écrire cet article) a été accordée à la société norvégienne ENRX, spécialisée dans le domaine de l’électrification.
À l’épreuve du temps
De prime abord, ENRX aura pour mission de fournir un système de recharge par induction intégrée à une voie de circulation et capable d’assurer une recharge jusqu’à 200 kW à tout véhicule équipé d’une laque de recharge adaptée. Pour cette phase de tests, un tronçon long de 1 mile, soit 1609 m, situé sur la nouvelle State Route 516 – une autoroute américaine typique à proximité d’Orlando – sera équipé de la technologie développée par ENRX. SI ce type de recharge est déjà possible (cf. l’exemple de Stellantis en Italie), l’objectif sera de voir dans quelle mesure la technologie peut être pérennisée sur la durée et peut se montrer flexible. Comprenez qu’elle devra fonctionner avec différents types de batteries mais également avec les technologies de batteries qui équiperont les prochaines générations de véhicules électriques.
Enfin, l’expérimentation devra permettre d’affiner le fonctionnement de cette recharge par induction pour qu’elle soit efficace aussi bien pour des véhicules en mouvement que statiques et quelle que soit la hauteur de caisse du modèle.
Bye bye l’angoisse de l’autonomie
En développant une technologie qui permet de recharger en roulant quel que soit le véhicule et indépendamment de la chimie de sa batterie, tout en autorisant une haute puissance de recharge – jusqu’à 200 kW – ENRX veut éliminer le fameux « range anxiety » ou angoisse de l’autonomie qui freine encore une majorité d’automobilistes quant à l’achat d’une voiture électrique. En outre, cette technologie fonctionnelle en roulant comme à l’arrêt permettrait de réduire drastiquement la problématique de la recharge en milieu urbain en ne nécessitant pas l’installation d’un « mobilier » spécifique.
Pas si simple
Cependant, la perspective d’une telle technologie soulève également plusieurs questions d’ordre pratique. Qu’il s’agisse du coût au kilomètre pour la « fabrication/installation » de cette technologie, de la production et de l’acheminement de l’électricité qui devra être « verte » ou des conséquences environnementales, sécuritaires et sanitaires liées à la forte tension électromagnétique générée par ce système. Bref, tout comme la voiture électrique n'est probablement pas LA réponse unique à une mobilité plus verte, les routes à recharge à induction ne seront certainement pas LA solution unique à la redoutable range anxiety.
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