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Interview / Diesel 2030 - L'avis du Ministre SPF François Bellot

Rédigé par Olivier Duquesne le 16-06-2018

Le Ministre fédéral de la Mobilité et des Transports, François Bellot (MR), plaide pour une vision interfédérale. Il ne privilégie pas un seul type de motorisation, mais souhaite des changements d’habitude.


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  • Que pensez-vous de l’annonce de la Région bruxelloise d’interdire le Diesel ?

Premièrement, je tiens à préciser que la Région bruxelloise n’a pas besoin du Fédéral pour prendre ce type de décision. Personnellement, je ne suis pas pour une interdiction pure et simple que ce soit pour le Diesel ou pour l’essence. Cela ne résoudra, de toute façon, pas les problèmes de mobilité et, en ce qui concerne l’environnement, les choix faits peuvent conduire à des effets non désirés.

  • Faut-il dire aux gens « roulez moins en voiture » ou bien « roulez mieux en voiture » ?

Aucune des deux affirmations ne me semble opportune. Je dirais simplement « réfléchissez à votre manière de vous déplacer ». Tout le monde ne pourra pas se passer de sa voiture mais, pour certains, d’autres possibilités existent même si, souvent, ils l’ignorent. Je souhaiterais également dire « Essayez ».

  • Et pour les navetteurs en voiture, que leur proposez-vous ? Car, l’offre ferroviaire actuelle est déjà saturée aux heures de pointe.

Comme vous le savez, les travaux pour le RER ont repris et cela devrait apporter une partie de solution. Néanmoins, on oublie souvent qu’il y a aussi d’autres possibilités de se déplacer, notamment pour les trajets domicile-lieu de travail. Le covoiturage est également une alternative.

  • Que dites-vous à ceux qui ont acheté des Diesel grâce aux primes fédérales il y a une dizaine d’années et qui se retrouvent maintenant avec une voiture qui ne peut plus circuler partout ?

Compte tenu du niveau de connaissance au moment où ces primes ont été mises en place, cela paraissait une bonne idée. Néanmoins, on ne peut ignorer une réalité environnementale actuelle et nier qu’il y a un problème mis en lumière lors du « Dieselgate ». Comme je l’ai dit ci-dessus, je ne suis pas pour une solution privilégiant un seul type de motorisation mais plutôt pour fixer des objectifs durables pour les véhicules.

  • Que répondez-vous à ceux qui prétendent que la voiture électrique n’est pas la solution, qu’elle ne fait que déplacer la pollution là où est produite l’électricité et que les freins et les pneus diffusent aussi des particules ?

Je réponds qu’effectivement, actuellement, on ne connaît pas encore toutes les conséquences du choix de l’électrique. Il faut effectivement produire l’électricité et savoir comment la produire. Tout cela doit encore être étudié mais, compte tenu de l’évolution plus que rapide dans ce domaine, ce n’est pas toujours possible d’apporter une réponse « définitive » à ces questions. Le changement des façons de se déplacer, en fonction des besoins de chaque usager, me semble plus durable sur le long terme.

  • Y a-t-il une concertation aux niveaux national et européen, voire international, pour adopter des mesures coordonnées dans le futur ?

Oui, il y a, entre autres, des discussions au niveau européen pour, p. ex., fixer des objectifs climatiques communs dans le secteur des transports. Une concertation entre les régions et avec le fédéral serait également bénéfique pour les usagers de la route. C’est pourquoi, une réelle vision interfédérale de la mobilité, dans le respect des compétences de chacun, est absolument nécessaire.

  • Enfin, comment expliquez-vous qu’au Japon, on fait le chemin inverse en réautorisant le Diesel en ville, notamment pour les émissions de CO2 ?

Comme je vous l’ai dit plus haut, il y a beaucoup d’incertitudes sur la « meilleure technologie » à adopter, en fonction des objectifs (climatiques, de mobilité…) que chacun se fixe. C’est sans doute ce qui explique des tendances différentes entre pays.

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