Interview / Interview - Nicolas Paris : charger une voiture prend 10 secondes

Nicolas Paris est le Managing Direction de EDI, abréviation de Electric by D’Ieteren, qui propose des bornes et carte de recharge pour voitures électriques ou hybrides rechargeables. Nous avons pu le rencontrer lors d’un événement sur la mobilité organisé par l’importateur belge des marques du groupe Volkswagen. L’occasion de faire le point sur les solutions de recharge.

Le Moniteur Automobile : Parmi les services que vous proposez chez EDI, il y a une carte pour les recharges.

Nicolas Paris : Nous avons différents services pour nos clients axés autour des bornes de recharge, pour l’ensemble du marché. Dont la carte. Toute personne installant une de nos bornes a droit à la carte de recharge. Mais celle-ci est également accessible à tous. Nous avons veillé à ce que ce soit la meilleure offre du marché au niveau du prix. Cette carte permet de payer sur 95 % des bornes publiques. Elle est également associée à un portail et à des services pour les Fleet managers afin de centraliser le niveau de contrôle et de remboursement. Comme une carte essence standard.

MA : Mais vous avez également des bornes ?

NP : Oui, c’est notre activité principale dans un marché en forte croissance. En 2019, nous installions 100 bornes par an. En 2020, on est passé à 100 bornes par mois. Puis à 100 bornes par semaine en 2021. On s’attend aux 100 bornes par jour en moyenne pour cette année. Nous avons différents produits, connectés ou non, adaptés aux particuliers et aux entreprises. Nous proposons bien sûr des bornes en fonction du réseau électrique de notre client. Nous avons axé notre philosophie sur le service Premium et sur le multimarque. Nos bornes sont compatibles avec toutes les voitures électriques. Et nous assurons un dépannage rapide en cas de problème de recharge.

MA : Et le photovoltaïque ?

NP : Les batteries domestiques et le photovoltaïque intéressent évidemment EDI. Ils font partie de l’écosystème de la recharge intelligente. Vous savez, le segment des voitures électriques pose de nouvelles problématiques. Il y a tout d’abord le « load balancing », en français : la gestion intelligente de la recharge. 70 % des nouvelles installations sont liées à de tels systèmes. Par exemple, nos bornes sont capables de charger moins rapidement, mais plus intelligemment en tenant compte de l’énergie produite par les panneaux solaires et le prix dans le cadre de tarifs capacitaires (tarif variant en fonction de la demande). On me demande souvent combien de temps cela prend de recharger une voiture électrique ? Je réponds « 10 secondes ». Le temps de brancher et débrancher la voiture à la maison. Le reste, c'est la borne qui le gère pour assurer que la voiture soit suffisamment chargée le matin ou en fonction des réglages personnels de l'utilisateur.

MA : Certes, mais il y a quand même l’angoisse des temps de charge lors des longs déplacements.

NP : Évidemment, il est faux de dire que la voiture électrique est plus simple quand on voyage. Il y a une complexité spécifique liée à la technologie des batteries. Ce passage est d’ailleurs anxiogène. Et parmi les scénarios imaginés par ceux qui hésitent à passer à l’électrique, il y a évidemment les longs trajets. La voiture électrique nécessite une période d’adaptation pour prendre de nouvelles habitudes. C’est cette nécessité d’adaptation qui peut paraître compliquée. Mais en fin de compte, nos « nouveaux » clients finissent par se rendre compte qu’ils avaient surestimé les difficultés.