L’arrivée de la catégorie Rally1 en Championnat du Monde des Rallyes fait couler beaucoup d’encre. Système hybride peu fiable, coûts de développement en hausse ou encore absence de nouveaux constructeurs, ils sont nombreux à critiquer cette nouvelle génération de bolides. S’il n’en est pas l’unique instigateur, Yves Matton défend son produit même si, à travers ses mots, on comprend qu’il n’est pas totalement convaincu par les options prises à l’époque par Jean Todt, le grand manitou de la FIA, parti depuis à la retraite.
Est-ce que l’apparition des Rally1 est une bonne chose?
Sans l’apparition des hybrides, il n’y avait plus qu’un seul constructeur au départ du championnat 2022. Ford ne poursuivait pas l’aventure et Hyundai ne donnait pas plus de 50% de garantie. Donc, il ne restait que Toyota. Mais Jean Todt a voulu, dès le départ, miser sur un certain niveau technologique et s’appuyer sur la présence des constructeurs. Selon moi, il y avait moyen de changer totalement de formule en invitant des écuries privées, comme Prodrive ou Oreca, à rejoindre le WRC avec leur propre création. Un peu à la manière des écuries du WEC en LM P1, comme Glickenhaus, ou en LM P2, où l’on retrouve des constructeurs de châssis qui les vendent à des écuries privées.
Croyez-vous que Ypres sera encore au calendrier en 2023?
Je félicite Alain Penasse pour ce qu’il a réalisé depuis deux ans. L’organisation d’une manche mondiale demande une belle maîtrise de tous les paramètres. Mais il a parfaitement profité du Covid en 2021 et du désistement de l’Irlande cette année. Et je regrette que le RACB soit incapable de fédérer les différentes entités du pays pour en faire un évènement national qui se déroule sur toutes les régions de notre petit pays. Avec les fédérations riches et très puissantes que l’on a en face de nous, je ne crois guère à nos chances de pérenniser l’épreuve belge.
"Peut-être que des pilotes plus charismatiques feraient davantage rêver."
Comment expliquez-vous que les retombées du WRC soient aussi faibles?
Si on a trois constructeurs actuellement engagés, c’est que le ratio investissements/retombées demeure intéressant. Mais le souci du promoteur actuel, c’est qu’il refuse de sortir de sa zone de confort, comme la F1 a pu le faire avec Netflix. Le concept WRC+ s’adresse aux vrais fans mais le grand public connaît à peine Thierry Neuville. Il y a encore des choses à faire mais je pense qu’ils ont tous les outils en main. Peut-être que des pilotes plus charismatiques, ou moins contrôlés en termes de communication, feraient davantage rêver, mais je ne vous aurais probablement pas dit cela lorsque j’étais chez Citroën Racing.
Retrouvez l’interview complète d’Yves Matton dans le Moniteur Automobile #1783 pour découvrir plus en détail sa vision du WRC et sur ses nouvelles activités, entre la création d’une galerie de voitures de compétition de collection et l’organisation d’un rallye 100% Porsche…
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