Juridique / Accident voiture autonome : mauvaise réaction ?

Le 3 juin, une Chevrolet Bolt autonome de la société Cruise a été impliquée dans un accident à San Francisco (Californie). Il n’y a pas eu de blessé, mais la NHTSA (association américaine de sécurité routière) a estimé que le véhicule aurait dû réagir autrement. Retour sur les faits.

Alors que la Bolt s’apprêtait à tourner à gauche, une Toyota Prius s’approchait à 40 mph / 64 km/h (au lieu de 25 mph / 40 km/h) sur la bande pour tourner à droite. Malheureusement, son conducteur a finalement décidé de continuer tout droit alors que la Bolt s’engageait pour son virage. Après quoi, la voiture autonome s’est arrêtée en plein dans la trajectoire de la Toyota. Cela se termine par une collision sans gravité, avec un choc à l’arrière de la Chevrolet.

Pas d'infraction

Le problème pointé après enquête, bien que la Bolt de Cruise ne soit pas en tort, c’est le comportement du logiciel. Il avait correctement détecté la Prius. Mais la voyant sur la bande pour tourner à droite, l’ordinateur a estimé que la Toyota ferait cette manœuvre, sans en attendre la confirmation visuelle. De plus, une fois qu’elle avait décelé que la Prius allait finalement dans sa direction, la Bolt a freiné au lieu de changer de direction ou d’accélérer (en infraction avec le Code de la route). Ce brusque coup de volant ou un écrasement de l’accélérateur aurait sans doute été la réaction « normale » d’un être humain qui, en plus, aurait sans doute anticipé la manœuvre hasardeuse du conducteur de la Prius. La NHTSA a donc bien pointé le manque de perception de l’accident à venir.

Mise à jour

La société Cruise estime que son véhicule autonome n’a commis aucune faute (puisqu’elle a respecté le Code de la route). Cependant, il va procéder à une mise à jour du logiciel pour mieux réagir à ce type de situation. Comment l’intelligence artificielle va-t-elle être paramétrée pour éviter une collision bien qu’étant en droit ? Y aura-t-il une possibilité de non-respect strict des règles de conduite en cas d’urgence ? Et comment apprendre à un robot à anticiper les réactions humaines parfois inattendues ? Des questions encore sans réponse, mais sur lesquelles doivent se pencher les informaticiens de la société de robotaxis.