Fin décembre 2019, on a appris que Carlos Ghosn, l'ancien dirigeant de Renault-Nissan, avait réussi à s'échapper du Japon pour rejoindre son pays, le Liban. Ghosn a été arrêté au Japon en novembre 2018 pour fraude et a dû passer plus de 4 mois en prison, jusqu'à sa libération sous caution en avril 2019 et a dû attendre son procès en résidence surveillée. Mais Ghosn pense alors qu'il a été piégé par Nissan. Les Japonais voudraient le mettre hors jeu parce qu'il rendrait Renault plus fort au sein de l'alliance entre les deux marques et Mitsubishi. En outre, le Japon l'aurait détenu dans des conditions inhumaines et n'a pas cru que Ghosn avait droit à un procès équitable.
L'heure de la vérité
Ghosn raconte sa version de l'histoire dans son nouveau livre "Le Temps de la Vérité", tandis que d'autres détails de son évasion ont été mis en lumière grâce au travail journalistique du Sunday Times, aux déclarations d'avocats et à une interview de Vanity Fair avec Michael Taylor, la figure clé de l'évasion de Ghosn. Taylor est un ex-militaire américain des forces spéciales et il est spécialisé dans le rapatriement des personnes en difficulté à l'étranger.
Ghosn n'aurait pas donné l'ordre à Taylor lui-même, mais c'était un homme d'affaires libanais qui lui était clairement sympathique qui s'en serait chargé. Malgré le fait que les autorités japonaises gardaient Ghosn sous surveillance constante, plusieurs éléments lui ont permis de s'échapper. Tout d'abord, les caméras de sécurité qui le visaient n'ont pas été visionnées en direct, mais n'ont été vérifiées qu'ensuite pour détecter des irrégularités. Ainsi, Ghosn pouvait simplement monter dans un train de Tokyo à Osaka avec une casquette, des lunettes de soleil et un masque buccal (ce qui n'était pas rare au Japon à l'époque).
Caisse à instruments
Taylor a choisi Osaka parce que l'aéroport ne disposait pas d'appareils à rayons X assez grands pour les gros étuis à instruments. Ainsi, sous le couvert d'un concert ce soir-là, il a pu récupérer ces caisses à Osaka et les ressortir dans un avion privé avec Ghosn dans l'une des caisses. L'avion a volé d'Osaka à Istanbul (la Turquie n'a pas d'accord d'extradition avec le Japon), où un second jet privé était prêt à emmener Ghosn au Liban, qui n'extrade pas non plus les accusés vers le Japon. Le plan n'était pas sans risque, mais pour Ghosn, cela en valait la peine. Et Taylor ? Il n'a pas tenu compte du fait que les États-Unis ont conclu un accord d'extradition avec le Japon, si bien que lui et son fils risquent maintenant quatre ans de prison à Tokyo pour avoir aidé un fugitif. Un travail que Ghosn aurait payé près de 900.000 €...
Source : Autocar
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