En attendant le passage au « zéro émission » pour les ventes de voitures neuves en 2035, qui imposerait de facto les voitures électriques à quelques exceptions près, la norme Euro 7 devrait être d’application dès 2025 et imposer des réductions drastiques en matière d’émissions de CO2 et de polluants tels que le monoxyde de carbone et l’oxyde d’azote. Mais ces mesures plus draconiennes soulèvent de nombreuses oppositions, soutenues par huit pays de l’Union européenne dont la France et l’Italie. Principal grief évoqué par les contestataires : un rapport coût/gain environnemental négligeable.
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Des normes revues à la baisse
L’Espagne a proposé un report de la mise en œuvre de la nouvelle norme Euro 7, prévue pour mi-2025. Le report serait de 24 mois pour les voitures et petits camions et de 48 mois pour les camions de plus de 3,5 t et les bus. En sus, les limites d’émissions pour les voitures seraient revues à la baisse, ce que fustige le groupe Transport et Environnement : « Les limites d'émissions pour les voitures ont été affaiblies. Aucun changement dans les limites d'émissions pour les voitures et les camionnettes par rapport à Euro 6, même pour le diesel qui est autorisé à émettre plus de NOx (oxyde nitreux) que l'essence ».
Trop cher, pas assez vert
Sur le principe, les pays qui s’opposent à la norme Euro 7 telle qu’elle est définie actuellement estiment que les coûts liés à la mise en conformité des moteurs thermiques pour la respecter seraient beaucoup trop élevés par rapport au gain réel en termes d’émissions de CO2 et de polluants. Il en résulterait une augmentation significative du prix de vente des voitures, à plus forte raison pour les petits modèles. En conséquence, l’accès à l’achat d’une voiture neuve serait encore plus difficile, voire inabordable, pour les ménages européens les moins bien nantis. C’est en tous cas la position soutenue par Carlos Tavares, entre autres, le PDG du groupe Stellantis dont plus de la moitié des 14 marques sont françaises ou italiennes : Abarth, Alfa Romeo, Citroën, DS, Fiat, Lancia, Maserati et Peugeot.
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Euro 7 ou électrification, il faudra choisir
En outre, les constructeurs européens souffrent déjà de la concurrence de Tesla et des marques chinoises sur le marché des voitures électriques, favorisés par un régime fiscal spécifique aux États-Unis ou des aides d’état « déloyales » qu’en Chine. Ils sont contraints d’investir massivement dans l’électrification de leurs gammes et de revoir leur modèle industriel. Tout cela a un coût, exorbitant. En devant également investir des sommes conséquentes dans la mise en conformité de leurs modèles à moteur thermique (hybride ou non) ils se retrouvent doublement handicapés face à la nouvelle concurrence principalement venue de Chine. Car ce sont les modèles les plus petits et les plus « abordables » qui subissent la plus grosse augmentation de leur prix d’achat – proportionnellement – et donc perdent le plus de leur attractivité commerciale. Alors que l’on parle de plus en plus de petites voitures électriques à moins de 25.000 € et de la difficulté de rendre ce modèle commercial viable en raison du coût des batteries, la norme Euro 7 pourrait elle aussi sonner le glas des voitures « thermiques » à moins de 20.000 €.
Source : Bloomberg
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