Selon le carnet, il s’agit d’une Bentley Mark VI Standard Steel Sports Saloon «Big Bore» de 1951, l’avant-dernière année de production de ce modèle côte à côte avec la quasiment identique Rolls-Royce Silver Wraith. Daniel Debaere est l’heureux propriétaire de cette voiture rare, qu’il a rachetée à un ami collectionneur.
Il voulait absolument que cette Bentley trouve une bonne maison», se remémore cet habitant de Deerlijk. «Sinon, il ne voulait pas s’en défaire.» Cela s’est passé voici 15 ans. «La voiture avait été entièrement restaurée», poursuit Daniel. «Au-delà de l’entretien occasionnel du système de lubrification central, elle n’a reçu aucune intervention au cours des derniers 2.800 miles effectués.»
Suspension arrière ajustable
Ce dispositif ingénieux se commande à l’aide d’une quatrième pédale, qui fait circuler de l’huile via des conduits en direction de tous les éléments de suspension afin de les lubrifier. Un bouton au volant permet même d’ajuster la fermeté de la suspension arrière à l’aide d’un circuit hydraulique qui fait appel à l’huile de la transmission.
«Fait assez particulier: cette Mk VI possède pour cela un faux plancher, qui s’avère idéal pour faire de la contrebande», plaisante le propriétaire, âgé aujourd’hui de 70 ans. Le gros 6-cylindres en ligne de 4,6 litres est assez puissant. Avec ses 140 chevaux et son énorme couple, la Mk VI atteint les 160 km/h, ce qui était beaucoup à l’époque pour une berline quatre portes de 2 tonnes. Les changements de rapport s’effectuent à l’aide d’une boîte manuelle, dont la commande est située à droite du conducteur… qui est également assis à droite dans l’habitacle.
Régularité
«Aujourd’hui, nous l’utilisons surtout pour des rallyes de régularité», ajoute encore le propriétaire. «Avec les dames installées à l’arrière, où l’on trouve tout ce qu’il faut: des repose-pieds aux petites tables, mais aussi les allume-cigares et les cendriers.» La raison pour laquelle son épouse préfère ne pas voyager en Bentley, Daniel l’embellit légèrement. «Les femmes sont bien trop rapidement distraites par une belle maison ou un joli paysage, et l’on doit ainsi s’éloigner du parcours prévu.»
À la condition que les étoiles s’alignent bien, cette Bentley pourrait les emmener encore une fois en direction du Sud de la France. «Mais avec le prix actuel de l’essence et une consommation moyenne d’un bon 20 l/100 km, nous allons encore un peu patienter», conclut Daniel. Après 71 années, on n’est pas à un mois près.
Foto's: © Dennis Noten
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