Comédien de métier, Raphaël Charlier aurait pu se morfondre pendant le confinement. Ce n’est pas son genre. «Tout était à l’arrêt. Alors, je me suis dit que le moment était venu de réaliser un rêve.» Le sien est cossu, bourgeois, terriblement coupleux et un tantinet anachronique par rapport à notre époque politiquement correcte. La madeleine de Proust de Raphaël Charlier est un Range Rover de 1991!
«C’est un véhicule qui a marqué mon enfance», lance-t-il. «Un ami de la famille en possédait un. Entre 9 et 15 ans, il m’emmenait souvent. Dans son Range, il écoutait généralement du jazz. J’étais fasciné par cette musique. Ça sonnait tellement bien.» Le comble, c’est que le réalisateur du film «Alors on chante… au cinéma» (sortie prévue en avril) n’est pas un fan de la marque britannique.
Plutôt VW
«Non, je suis plutôt Volkswagen. Je possède notamment une Variant, un Combi. J’ai aussi acheté récemment une Karmann en Californie. Mais je la sors par beau fixe alors que le Range, j’en profite très souvent. Je ne suis pourtant pas un adepte du tout-terrain. Au début, je n’osais pas salir ses pneus.» Ce qui ne l’empêche pas de plonger les mains dans le cambouis pour donner à ce Range l’éclat de ses jeunes années.
«Je suis un ami de longue date de Fred Bertrand (NDLR: Krugger). Nous avons en commun la passion de la mécanique, des carrosseries bien galbées. Sur le Range, j’ai dû changer le plancher des sièges arrière, les ailes, les joints des vitres. Il a aussi fallu remédier aux infiltrations d’eau qui avaient rongé la tôle. Dénicher des pièces d’occasion est devenu un vrai sport quand on s’adresse aux spécialistes en Grande-Bretagne. Depuis le Brexit, les prix ont flambé.
LPG
«Quand j’ai raconté cet achat à l’ami de la famille qui jouait les taxis pour moi quand j’étais gamin, il m’a rétorqué: ‘Mais enfin, pourquoi as-tu acheté un bazar pareil?’» Pourtant, Raphaël Charlier affiche toujours la banane quand il évoque celui qui fut l’un des premiers véhicules à lancer la mode des SUV.
«Le premier plaisir, c’est son moteur. Un V8 de 3,9 litres qui carbure, fort heureusement, au LPG. La boîte automatique est très agréable et bien étagée. Assis confortablement dans cet univers vitré, j’ai l’impression d’être aux commandes d’un aquarium sur roues.»
Texte : Dominique Dricot
Photos : © Julien Mahiëls
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