La peur du virus va-t-elle inciter une partie de la population à éviter les transports en commun ? À leurs yeux le meilleur moyen d’éviter le masque et de respecter la distanciation sociale dans les transports, ce sera la voiture. Et pas celle que l’on partage, celle que l’on a à titre privé. Ce réflexe du retour à la voiture semble réel sur base d’un sondage britannique et de constatations en Chine. Il est en tout cas mis en avant par un sondage en ligne réalisé au Royaume-Uni entre le 14 et le 17 avril auprès de 3000 consommateurs détenteurs d’un permis de conduire, en 3 vagues, en respectant les critères socio-économiques validant les résultats de l’enquête. Celui-ci confirme que 56 % des Britanniques ayant un permis, mais pas de voiture envisagent d’en acheter une après le confinement !
Perte de confiance
Ce sondage d’Auto Trader montre également une réticence à prendre les transports en commun, en tout cas dans les premières périodes du déconfinement. Trois quarts (74 %) ont déclaré être préoccupés par le besoin d’avoir un espace personnel à la suite du Covid-19. Au point de modifier leur opinion sur leurs modes de transport personnels. Ainsi, ils sont 48 % des répondants utilisateurs des transports publics à déclarer prévoir de moins les utiliser après le lockdown. Cette proportion atteint même 66 % chez les citadins de 18 à 24 ans ! Cela n’est pas forcément synonyme d’achat de voiture, mais à tout le moins de modification de comportement qui peut également être lié au travail (télétravail), aux courses (commerces de proximité) et aux déplacements privés (vélo, marche). Cependant, pour 56 % des personnes sondées, et 64 % pour celles habitant en centre-ville, « la possession d’un véhicule sera plus importante à l’avenir ». Il faut cependant noter que cette étude ne précise pas le type de motorisation souhaitée, et notamment sur le souhait de choisir un modèle électrique ou non.
Coup de pouce pétrolier
Ce retour en grâce de la voiture, surtout de la part des citadins, pourrait crisper les politiciens plutôt désireux de réduire la place de l’automobile dans l’espace public, surtout celle mue par un moteur à combustion interne. La peur de la contagion sera peut-être de courte durée, tout comme le carburant à un prix inconnu depuis bien longtemps. Des politiques restrictives, des limitations d’accès, des contraintes liées à la pollution, une taxation liée à l’usage des véhicules, à moins qu’elle ne soit électrique, et une hausse des accises sur les carburants fossiles pourraient contrecarrer cette nouvelle attirance pour l’automobile. Mais uniquement celle que l’on possède. Car les services d’autopartage souffriraient également de la crainte d’être contaminé en touchant un véhicule utilisé par quelqu’un d’autre, malgré des procédures de désinfection.
Filtre antigermes
En Chine, on constate déjà un phénomène d’automobilisation. Il y a une réelle demande de voitures (neuves ou d’occasion). Aidée, il est vrai par des politiques d’incitations des autorités pour l’achat de voitures produites localement ou avec des énergies nouvelles ainsi qu’un relâchement des quotas d’immatriculation. Une enquête Ipsos auprès des consommateurs chinois montre que la « configuration saine » d’une voiture est importante pour 69 % des acheteurs potentiels, contre 51 % pour le prix ! Les options en vogue, en croissance de près de 50 % depuis le début du déconfinement, sont le filtre antigermes, l’habitacle en matériaux antibactérien et le détecteur d’état de santé des personnes présentes dans le véhicule. Il y a également une augmentation de 47 % de la demande de désinfection des véhicules dans les centres de lavage.
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