Si le Belge est reconnu pour avoir une brique dans le ventre, le travailleur belge a du carburant dans les veines. Élément phare du package salarial proposé par de très nombreux employeurs, la voiture de société représente un avantage non négligeable pour qui en dispose. Mais rien n’est gratuit et le coût de ce « cadeau » implique un coût estimé à 2,3 milliards €, répartis entre exonération d’impôts et autres avantages fiscaux.
Cependant, au-delà du coût financier, l’impact environnemental du parc des véhicules de société – en Belgique comme en Europe de manière générale – constitue un élément prépondérant dans la course à la « décarbonisation » imposée par l’Union Européenne.
Portefeuille et climat
Selon l’ONG européenne « Transport & Environnement » (T&E), la charge financière pour le contribuable s’élève à 32 milliards €, rien que pour les 8 pays du Vieux Continent les plus importants sur le marché des voitures de société : Allemagne (12 milliards €), Royaume-Uni (5,7), Pologne (4,5), France (2,5), Belgique (2,3), Espagne (2,2) et Pays-Bas et Italie (1,6 chacun). En Europe, en moyenne, 60 % des véhicules immatriculés sont des voitures de société. Si l’Allemagne et la Pologne atteignent une proportion de 70 %, la Belgique en est à 56 %. Couplée au fait que 96 % des véhicules de société immatriculés en Europe sont alimentés en essence ou Diesel, cette statistique confirme l’impact énorme sur l’environnement que représente cet avantage « extra-légal » dans la course à la neutralité carbone.
Pour Saul Lopez, chargé de la thématique des véhicules de société au sein de T&E, l’objectif affiché par la coalition Vivaldi du nouveau gouvernement fédéral en Belgique est très ambitieuse : 100 % des voitures de société à 0 % d’émission de CO2. « Nos propositions vont dans le même sens, mais sont légèrement moins ambitieuses sur le plan du calendrier puisque nous visons 2030 » explique Saul Lopez.
Selon l’ONG, les voitures de société présentent un kilométrage 2,25 fois supérieur en moyenne à celui des véhicules particuliers privés. En réformant la fiscalité avantageuse des voitures de société en Belgique – comme ailleurs en Europe – pour la limiter exclusivement aux véhicules « zéro émissions », atteindre les objectifs environnementaux deviendrait moins compliqué. En outre, toujours selon T&E, le « Total Cost of Ownership » (TCO) des véhicules électriques est légèrement inférieur à celui des Diesel : 0,39 €/km contre à 0,43 €/km. Cependant, une telle mutation, aussi intéressante puisse-t-elle être sur les plans économique et écologique, nécessitera de lourds investissements en termes d’infrastructures pour la recharge et la production l’électricité.
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!